Les Grecs semblent avoir entendu l’appel de leur gouvernement en s’opposant massivement au plan d’austérité proposé par leurs créanciers en échange de nouveaux prêts de sauvetage.

Tard dimanche, alors que toutes les boîtes de scrutin avaient été dépouillées, la majorité pour le Non était à 61,31% selon les données du ministère grec de l’Intérieur. Ce ne sont toutefois pas les résultats officiels.

Lors d’une déclaration télévisée, le premier ministre Alexis Tsipras a indiqué que ces résultats démontraient que le « chantage » ne fonctionnait pas en démocratie. Il a ajouté qu’il était prêt à reprendre les négociations, mais, a-t-il prévenu, « l’enjeu de la dette sera sur la table ». Il a en outre remercié les Grecs d’avoir posé un « geste courageux ».

Plus tôt, en direct à la télévision grecque, le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a dit croire que ce résultat signifiait que la population voulait mettre fin aux mesures d’austérité qui touchent le pays depuis cinq ans. Le ministre Varoufakis a d’ailleurs rencontré les représentants des banques grecques pour discuter des demandes qu’il fera parvenir à la Banque centrale européenne.

Selon le président de l’Association des banques grecques, les institutions seront à sec de liquidités ce lundi. Bien que les banques soient censées rouvrir mardi, il est presque impossible qu’elles disposent de grandes quantités de liquidités. Un média grec dans le domaine financier a annoncé que la Banque de Grèce réclamerait 6 milliards d’euros en fonds d’urgence.

La chancelière allemande Angela Merkel, qui doit se rendre à Paris lundi, et le président français François Hollande ont appelé à la tenue d’un sommet des membres de la zone euro pour discuter de la situation en Grèce. Le Conseil européen a confirmé l’organisation de ce sommet pour mardi. Mme Merkel et M. Hollande avaient déjà prévu s’entretenir sur les suites du référendum.

Yanis Varoufakis démissionne

Lundi, le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, a démissionné, après avoir appris dans la foulée de la victoire écrasante du « non » lors du référendum de dimanche que certains autres ministres de la zone euro et les créanciers du pays ne souhaitent pas sa présence lors d’une rencontre prévue pour mardi.

M. Varoufakis a expliqué que le premier ministre Alexis Tsipras est d’avis que sa démission pourrait ouvrir la voie à une entente, et que c’est pour cette raison qu’il quitte le ministère des Finances.

Il a déclaré, par voie de communiqué, qu’il portera le mépris des créanciers comme un badge d’honneur.

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