Les jeunes travailleurs d’aujourd’hui vivent mieux que leurs parents au même âge, mais les perspectives à long terme sont plutôt négatives, selon le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ).

En effet, plus de la moitié des indicateurs du premier indice québécois d’équité entre les générations (IQEG) sont favorables aux jeunes travailleurs. Or, l’indice démontre que le taux de croissance des revenus des travailleurs ne reflète pas la hausse du taux de diplomation universitaire; le salaire moyen en 1986 pour les 25 à 34 ans était de 23 730 $, et se situait à 29 960 $ en 2011, alors que le taux de diplomation universitaire est passé de 13,4 % en 1986, à 30,6 % en 2011.

Le prix des logements par rapport au salaire a aussi grandement réduit l’accès des jeunes à la propriété, allant de 5,5 fois leur revenu médian en 1986 à 8,5 fois aujourd’hui.

Quant à lui, le taux de chômage a diminué au fil des années, dégringolant à 7,04 % en 2011, alors qu’il était à 11,28 % 25 ans plus tôt.

« En apparence, le sort des jeunes s’est amélioré », explique Christian Bélair, président-directeur général du RJCCQ.

« Mais combien vivent à crédit? Combien mettent assez d’argent de côté pour la retraite? Et surtout, pour combien de temps encore ce niveau de vie peut-il tenir? Voilà les questions que nous souhaitons poser afin d’amorcer un véritable débat entre les générations. »

Reforme majeure du RRQ?

Le RJCCQ souligne que la dette publique nette par habitant a doublé en une génération, et que la part du budget pour son remboursement diminue.

D’ailleurs, l’Organisme indique que les cotisations de l’État au Régime des rentes du Québec ont triplé, passant de 3,6 % en 1986 à 10,3 en 2013, et ne cesseront d’augmenter, sachant qu’en 2050, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus connaîtra une croissance de 87 % et que le nombre de travailleurs diminuera de 6 %.

Le vieillissement de la population entraine aussi une hausse des dépenses en santé, ce qui force le gouvernement à faire des coupures dans d’autres secteurs comme celui de l’éducation.« Les jeunes travailleurs québécois de demain font donc face à [un] véritable précipice économique si des mesures importantes ne sont pas mises en place. Une révision en profondeur des dépenses publiques, et des réformes majeures, notamment du côté du régime de retraite québécois, sont requises rapidement afin de maintenir l’application du principe d’équité entre les générations », ajoute M. Bélair.

L’indice d’équité entre les générations est une étude de la situation économique et sociale de jeunes avec les générations précédentes qui est basée sur 27 critères.