Michael Quigley est vice-président, gestion institutionnelle, Gestion de placements Phillips, Hager & North

Le parcours professionnel de Michael Quigley a sensiblement évolué de pair avec les grands thèmes de la gestion de portefeuilles de caisses de retraite des deux dernières décennies. Ainsi, il a travaillé, entre autres, sur les stratégies de transition des régimes à prestations déterminées à ceux à cotisation déterminée, sur l’évolution du contenu étranger, à l’implantation des stratégies alternatives et sur l’investissement guidé par le passif. Pour lui, l’une des grandes tendances en investissement reflète celle de la société dans son ensemble : la mondialisation.

« En 2014, les plus grands régimes du Québec ont tous des gestionnaires de fonds établis en dehors du pays; il y a 25 ans, ils étaient une minorité, dit-il. Aujourd’hui, on tient presque pour acquis qu’une grande caisse de retraite à Montréal aura des actions dans des pays émergents. Cela ne fait plus sourciller personne. » L’acceptation de la mondialisation dans les portefeuilles aura certes eu une incidence sur le développement de produits, de stratégies et de canaux de distribution pour combler les besoins perçus.

M. Quigley note aussi l’habitude intéressante d’assigner les tournants importants à des crises, qui marquent souvent les fins des cycles de certaines catégories d’actifs. « Les chocs majeurs entraînent un besoin encore plus grand de diversifier son portefeuille, dit-il. La crise de 2008 pourrait s’interpréter comme une cloche de fin de récré pour toute la question des placements alternatifs moins liquides. Le concept d’échapper aux valorisations boursières quotidiennes et d’ajouter des actifs ayant un horizon plus long a pris de l’ampleur. »

Si la mondialisation a été la tendance lourde des 25 dernières années, celle du prochain quart de siècle risque d’être la démographie, constate M. Quigley. « Le vieillissement de la population va frapper fort et vite et j’ai l’impression que les forces dominantes pourraient devenir beaucoup plus domestiques quand on parle d’épargne-retraite, affirme-t-il. La perspective internationale demeurera, mais l’accent sera domestique. »

Entre autres, la vague de départs des baby-boomers du marché du travail rendra nécessaire de se pencher sur le temps que la rente doit durer pour ces personnes dont l’espérance de vie est à la hausse. Nonobstant, le gestionnaire doit toujours garder l’international en tête. « Il faut se doter d’expériences diverses et d’une ouverture sur le monde, dit M. Quigley. Les frontières n’existent plus vraiment en ce qui concerne les placements. »

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