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La décision, par le gouvernement du Québec, de couvrir les frais liés à la fécondation in vitro (FIV) à partir du 5 août prochain fait de la province le premier territoire en Amérique du Nord à offrir une telle couverture. Le remboursement des médicaments d’ordonnance nécessaires à la FIV pourrait entraîner une hausse de 1,5 % des primes des régimes privés d’assurance médicaments.

Le gouvernement du Québec offrira aux couples de trois à six cycles de traitement gratuits, y compris le prélèvement d’ovules, la FIV, le diagnostic génétique préimplantatoire, le transfert de l’embryon et le prélèvement d’échantillons de sperme. Selon le type de traitement, un cycle de FIV peut coûter entre 7 000 $ et 10 000 $, y compris le prix des médicaments.

Il faudra voir comment les régimes privés d’assurance médicaments géreront les limites applicables à la couverture. Les promoteurs de régimes sont invités à se montrer prudents en demandant que les assureurs et les gestionnaires de régimes d’assurance médicaments mettent en place des mesures de contrôle.

Une incidence à la hausse des coûts
En mars dernier, le projet de règlement sur les activités cliniques en matière de procréation assistée et le projet de règlement modifiant le Règlement d’application de la Loi sur l’assurance maladie mentionnait, qu’à ce jour, l’étude de ce dossier ne révèle aucun impact sur les citoyens et les entreprises.

Cependant, les médicaments pour les traitements de fertilité étaient jusque-là exclus du Régime général d’assurance médicaments (RGAM) et de la plupart des régimes privés d’assurance médicaments.

« L’ajout de ces médicaments à la liste de médicaments dont le remboursement est obligatoire, alors qu’ils étaient généralement exclus des régimes privés ou assujettis à un plafond, aura assurément une incidence négative sur les primes d’assurance médicaments », souligne Johanne Brosseau, conseillère principale au bureau de Aon à Montréal.

Québécois et employeurs
Mme Brosseau se demande si la décision du gouvernement tient compte du fait que les employeurs prennent en charge 50 % du coût des médicaments au Québec. Il sera plus difficile pour les assureurs de gérer un plafond de trois à six cycles que d’imposer aux employés et à leur conjoint un plafond cumulatif en dollars.

« Je me demande si l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes a été invitée à discuter de ces questions avant l’adoption des nouvelles mesures afin d’assurer que celles-ci sont réalistes pour les régimes privés », ajoute Mme Brosseau.