Le taux directeur de la Banque du Canada pourrait demeurer à son niveau actuel de 1 % jusqu’à la mi-2015, si l’on en croit Benoit P. Durocher, économiste principal au Mouvement Desjardins.

En effet, la Banque du Canada n’a pas beaucoup d’arguments, actuellement, pour justifier une hausse du taux cible des fonds à un jour.

D’une part, les risques associés aux perspectives économiques canadiennes demeurent importants. « Les exportations ne parviennent toujours pas à profiter de l’embellie de la demande aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Or, beaucoup d’espoir repose sur une accélération des exportations et de l’investissement non résidentiel pour soutenir la croissance dans les trimestres à venir », dit l’expert.

D’autre part, les risques à la baisse entourant l’inflation sont également élevés. Tout au long de 2013, les prévisions concernant celle-ci n’ont cessé d’être revues à la baisse, les effets des capacités excédentaires de production et la vive concurrence dans le commerce de détail se faisant sentir davantage que prévu.

Dans ces conditions, dit M. Durocher, la remontée graduelle de l’inflation attendue en 2014 « pourrait bien être moins prononcée que prévu ».

À l’opposé, les inquiétudes associées à la vitalité du marché du logement et à l’endettement des ménages demeurent présentes malgré certains signes modestes d’amélioration. Les autorités monétaires jugent donc que la balance de ces risques est présentement équilibrée.

Et, si jamais l’inflation devait encore demeurer faible pour une période assez prolongée, un autre fléchissement du taux directeur n’est pas à exclure. À court terme, cette éventualité continuera d’entraîner des pressions à la baisse sur le dollar canadien.

Cependant, une telle baisse demeure néanmoins « très peu probable », et tout porte à croire que les prochains trimestres seront plutôt marqués par une stabilité des taux d’intérêt directeurs.

« Une première hausse du taux cible des fonds à un jour pourrait être décrétée en seconde moitié de 2015, soit lorsque les capacités excédentaires de production se seront pratiquement résorbées », conclut M. Durocher.

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