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De combien d’argent auriez-vous besoin pour arrêter de travailler demain ? C’est souvent un sujet de discussion entre amis.

Certains sortent même des chiffres précis, du genre 10 millions suffiraient pour vivre des intérêts. Une réponse habituelle ? « Si je gagnais à la loto, je n’arrêterais pas complètement de travailler, mais je ferais ce que je veux.» En passant, si un employé donne l’impression qu’il n’attend que ça pour partir, c’est probablement le signe d’un problème plus grave !

L’être humain est drôlement capable d’envisager comment changerait sa vie du jour au lendemain, il ne manque pas d’idées pour combler ses journées si par chance il devenait riche. Peut-être est-ce le fait qu’il n’y croit pas vraiment qui lui permet de rêver.

De retour sur terre, par contre, les Québécois ont beaucoup de mal à planifier leur retraite. Un sondage de Question Retraite publié cet automne est un exemple récent parmi tant d’autres permettant de constater leur désintérêt à l’égard de la planification financière. Selon l’organisme, les raisons les plus souvent invoquées pour le justifier sont : le manque d’argent à investir, le bas âge, les faibles connaissances en la matière et la peur d’être jugé sur la base de ses moyens financiers.

L’inaction à l’égard de la retraite, surtout chez cette partie importante de la population sans régime au travail, est certes une motivation derrière les politiques publiques des dernières années, dont la réforme du régime de rentes ou le régime volontaire d’épargne-retraite.

Pourtant, même compte tenu de ces changements, la question de base demeure : de combien d’argent aurez-vous besoin pour arrêter de travailler dans 10, 20, 30 ans ? Et, surtout, d’où proviendra-t-il ? Le rôle des promoteurs de régime et de tous les intervenants du secteur de la retraite consiste alors à aider à déterminer le bon chiffre ainsi qu’à faciliter l’atteinte de cet objectif.

Sur ce dernier point, l’automatisation des processus représente une stratégie intéressante. On sait que l’adhésion automatique s’avère utile pour se battre contre l’inertie des participants. Et cela s’applique tout au long de la phase d’accumulation. Car si on met des efforts pour établir un objectif d’épargne-retraite, il importe de faire des révisions ponctuelles pour y arriver.

Le site web américain NerdWallet s’est amusé à démontrer la différence entre un taux d’épargne constant à 6 % des revenus et des augmentations annuelles de 1 point de pourcentage pour atteindre 20 %. Dans le cas d’un salaire de 60 000 $ US, l’écart quant à l’épargne finale s’élevait à plus d’un million. C’est plutôt convaincant, mais il est clair qu’on doit prendre en compte la réalité et la capacité d’épargner de chacun.

Malgré le fait que certains aiment croire qu’ils peuvent compter sur des gains de loterie pour financer leur retraite, il est évident que les stratégies d’épargne offertes en entreprise demeureront un élément essentiel à la sécurité financière des retraités québécois.

On peut certes les modifier pour essayer de contrer les mauvaises habitudes des participants, mais une discussion sur les objectifs de retraite reste un facteur clé. Parce que c’est important d’avoir des rêves. Mais c’est encore mieux d’avoir un plan pour les réaliser.

Sur ce, je vous souhaite de très joyeuses Fêtes et la meilleure des chances pour 2018.