L’environnement de taux d’intérêt faibles pose un risque significatif pour la viabilité financière à long terme des régimes de retraite et des compagnies d’assurance, explique un nouveau rapport de l’OCDE.

Selon la première édition des Perspectives de l’OCDE sur l’entreprise et la finance, la principale préoccupation tient au fait que les régimes et les assureurs pourraient se lancer dans une « recherche de rendement », ce qui entraîne des risques, y compris d’insolvabilité.

« Dégager les ressources nécessaires pour relever le défi du vieillissement démographique impliquera de mieux orienter les liquidités vers les investissements les plus productifs, sans prendre de risques excessifs », a déclaré le secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría lors du lancement du rapport à Paris.

« Avant tout, il reste beaucoup à faire pour renforcer la capacité du système financier à absorber les chocs et pour éviter que se reproduisent les épisodes de hausse et de baisse extrêmes des prix des actifs de ces dernières décennies. »

Croissance des actifs
Au cours des cinq prochaines années, les régimes de retraite devraient croître de 26 %, passant de 28,4 billions dollars américains en 2014 à 35,8 billions en 2019, tandis que les actifs des compagnies d’assurance s’étofferont de 33 %, passant de 28,2 à 37,7 billions.

Les actifs des fonds communs de placement progresseront de 38 %, passant de 33,4 à 46,1 billions sur la même période.

Les régimes de retraite et les assureurs pourraient « se trouver en difficulté à mesure que les obligations à haut rendement sont remplacées par des obligations à faible rendement dans leurs portefeuilles », souligne-t-on dans un communiqué.

La baisse des taux d’intérêt pèsera sur les rendements environ 40 % ou plus des actifs des régimes sont investis dans des titres à revenu fixe.

Si les taux d’intérêt restent bas à l’avenir, les fonds et les assureurs pourraient se retrouver avec des actifs insuffisants pour honorer leurs engagements, à moins de revenir sur leurs promesses de retraites ou de rentes.

Pour diminuer les risques d’insolvabilité, les assureurs pourraient être amenés à proposer des rendements garantis plus faibles sur les nouveaux contrats en vue de réduire leurs engagements voire, dans les cas extrêmes, à renégocier les conditions actuelles.

Les promoteurs de régimes de retraite pourraient modifier ou abroger des contrats existants et offrir des conditions moins intéressantes aux nouveaux souscripteurs.

Les promoteurs de régimes de retraite à prestations déterminées pourraient augmenter les cotisations aux fonds.

Les autorités de réglementation et les responsables publics devront rester vigilants pour empêcher une « recherche de rendement » excessive, préconise le rapport.

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