Plus de quatre Canadiens sur dix affirment qu’économiser pour la retraite est une priorité financière importante, mais la plupart avouent qu’ils n’ont pas les connaissances ou le plan requis pour réaliser leurs objectifs, selon un sondage mondial publié hier par BlackRock.

Mené par la société en juillet et en août auprès de 31 000 personnes dans 20 pays, dont 2 000 au Canada, Le pouls des investisseurs – 2015 révèle que plus de la moitié (55 %) des Canadiens se disent confiants en leur capacité d’atteindre les cibles qu’ils se sont fixées en matière d’épargne-retraite.

Toutefois, la plupart des répondants admettent aussi que ces cibles ne sont pas clairement définies et qu’ils ne savent pas comment les réaliser. Une incertitude qui les pousse à détenir une quantité importante de liquidités et les fait hésiter à investir dans des actions et d’autres éléments d’actif, estime BlackRock.

Un capital-retraite peu élevé

Cette dernière relève en outre que parmi les 60 % de Canadiens ayant commencé à épargner en vue d’assurer leurs vieux jours, « un très grand nombre n’ont pas réussi à se constituer le capital dont ils auront besoin pour atteindre leurs objectifs de revenu ».

De plus, le sondage constate de fortes divergences entre les attentes à la retraite et les habitudes d’épargne. En effet, les répondants ont indiqué s’attendre à avoir besoin d’un revenu annuel moyen de 46 900 dollars durant 25 ans. Toutefois, ceux qui ont commencé à épargner ont accumulé en moyenne 71 000 dollars, ce qui signifie qu’ils pourront tenir le coup pendant à peine 18 mois…

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La situation n’est guère plus brillante chez les 55-64 ans, dont les attentes de revenu sont inférieures (39 100 dollars), puisque l’enquête montre que leur capital-retraite moyen s’élève à seulement 125 000 dollars, une somme qui sera épuisée au bout d’environ trois ans.

Trop de placements liquides

« Même si l’on tient compte de la capitalisation, il est très improbable que l’épargne actuelle des Canadiens puisse croître suffisamment pour leur assurer un capital-retraite à la hauteur de leurs objectifs », souligne BlackRock.

L’enquête confirme par ailleurs que les Canadiens possèdent « beaucoup trop de placements liquides [dépôts en espèces, soldes des comptes d’épargne, certificats de placement garanti, titres du marché monétaire] pour être en mesure de réaliser leurs objectifs compte tenu de la faiblesse des taux d’intérêt et de l’effet de l’inflation ».

Ainsi, alors que les répondants jugent qu’ils devraient détenir 30 % de leur épargne et de leurs placements en liquidités, ils détiennent en réalité 60 % de leur portefeuille sous cette forme.

La peur de perdre de l’argent

La raison? Plusieurs affirment que c’est parce que ces fonds sont facilement accessibles (46 %) et pratiques (33 %). Un quart des sondés détient aussi des liquidités « pour ne pas perdre d’argent », même si leur pouvoir d’achat s’érode au fil du temps à cause de l’inflation. Enfin, pour un Canadien sur dix, ce choix est en réalité dû au fait qu’il ne connaît pas d’autres options de placement.

Outre les liquidités, qui représentent donc la majeure partie de leur portefeuille, les investisseurs canadiens détiennent 19 % d’actions, 7 % d’obligations, 4 % de placements immobiliers et 3 % de placements non traditionnels. Le 7 % restant est composé d’« autres » placements.

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