La plupart des Canadiens n’ont pas les moyens d’épargner plus pour leur retraite et, s’ils le pouvaient, ce n’est pas dans le RPC ou le RRQ qu’ils investiraient leur argent, selon une enquête publiée hier par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Ainsi, un sondage réalisé en ligne entre le 29 juin et le 3 juillet par Ipsos-Reid auprès de 1 150 employés d’un océan à l’autre montre que près de 60 % des répondants affirment ne pas être en mesure de cotiser davantage pour assurer leurs vieux jours.

Et lorsqu’on leur demande quel est le meilleur moyen dont dispose le gouvernement pour les y aider, seuls 18 % des travailleurs évoquent une hausse obligatoire du Régime de pensions du Canada (RPC) ou du Régime de rentes du Québec (RRQ).

NON AU RPC OU À LA RRQ…

Par ailleurs, s’ils avaient plus d’argent à consacrer à l’épargne en vue de leur retraite, 19 % seulement d’entre eux seraient prêts à faire des cotisations supplémentaires volontaires au RPC/RRQ.

« L’augmentation des cotisations au RPC/RRQ est perçue par certains comme étant la solution. Toutefois, tant du point de vue des travailleurs que de celui des chefs de PME, les données que nous avons recueillies démontrent clairement que cette option n’est certainement pas la voie à privilégier pour encourager l’épargne en vue de la retraite », commente Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI.

…OUI AUX CELI ET AUX REER

À la question « Si vous aviez plus d’argent à consacrer à l’épargne en vue de votre retraite, à quelles options préféreriez-vous cotiser si vous aviez le choix? », les 1 150 employés sondés ont répondu de la manière suivante :

  • compte d’épargne libre d’impôt (51 %);
  • régime enregistré d’épargne-retraite (44 %);
  • épargnes, placements ou autres actifs, comme des biens immobiliers, des actions, etc. (27 %);
  • RPC/RRQ (19 %);
  • Régime de pension agréé collectif/régime volontaire d’épargne-retraite (8 %).

« Peu importe la façon dont on pose la question, moins de 20 % des Canadiens semblent d’accord avec l’idée de mettre plus de leur argent dans le RPC ou le RRQ, souligne Martine Hébert. Il est important que les élus sachent que les travailleurs choisiraient de cotiser davantage à un REER, à un CELI ou à un autre instrument d’épargne-retraite privé, plutôt qu’obligatoirement au RPC ou au RRQ. »

L’ÉPARGNE OBLIGATOIRE NUISIBLE

Toujours selon le sondage, les Canadiens jugent que le meilleur moyen dont dispose le gouvernement pour les aider à mettre de l’argent de côté est de réduire les impôts (39 %) et de créer de nouveaux incitatifs pour les encourager à épargner (37 %).

De plus, environ un tiers d’entre eux estiment qu’une hausse obligatoire du RPC/RRQ réduirait leur capacité à payer des produits et des services essentiels, comme la nourriture ou le loyer, tandis que deux tiers des propriétaires de PME sont d’avis que cela les obligerait à geler ou à réduire les salaires de leurs employés.

« Ces données montrent bien qu’une hausse obligatoire des taxes sur la masse salariale, comme le sont les cotisations au RPC/RRQ, ne servirait personne, car en plus d’être un frein à la croissance économique, elle limiterait la capacité des travailleurs à payer des produits et des services qui sont jugés essentiels », conclut Martine Hébert.

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