Les employés du secteur public prennent environ cinq jours de congé de maladie de plus chaque année que ceux qui travaillent dans le privé, selon un rapport de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Le rapport Les congés de maladie estime que ces jours d’absence additionnels pour cause de maladie, d’incapacité ou de raisons personnelles représentent jusqu’à 3,5 milliards de dollars par an.

Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI pour le Québec, a déclaré : « Évidemment, nous devons faire preuve compassion à l’égard des travailleurs qui sont véritablement malades, mais le système actuel semble avoir instauré dans la fonction publique le sentiment que les congés de maladie sont, en quelque sorte, un droit acquis et qu’ils peuvent être pris, même si, dans la réalité, ils n’ont quasiment rien à voir avec la maladie. »

Le rapport souligne d’ailleurs que certains employés du public ont la possibilité d’accumuler les congés de maladie inutilisés et peuvent s’en servir afin de prendre une retraite anticipée ou recevoir un montant forfaitaire à leur départ à la retraite.

Selon la FCEI, ce sont les employés fédéraux qui prennent le plus de congés de maladie par an, soit 15,2 jours.

La moyenne du secteur public est de 12,9 jours, alors qu’elle est de 8,2 jours dans le privé.

La « mauvaise foi » de la FCEI

De son côté, le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) a déploré « la malhonnêteté dont fait preuve la FCEI », qui tente de créer une controverse dans la population « non seulement en sélectionnant stratégiquement les données qui servent à son propos, mais aussi en soupçonnant les employés du secteur public de malhonnêteté professionnelle ».

« Il faut faire preuve de prudence dans l’interprétation des chiffres dont nous disposons, a dénoncé la porte-parole du SISP, Lucie Martineau.

Ce qui est quantifiable par contre, et que la FCEI laisse passer sous silence, est le fait qu’entre 2001 et 2011, la fréquence et le nombre de jours perdus pour raisons professionnelles ont progressé autant dans le secteur public que dans le secteur privé. »

Mme Martineau poursuit qu’il est grand temps que Québec se préoccupe sérieusement de la santé des travailleurs de l’État.

« Les statistiques relatives à l’absentéisme ne cessent d’augmenter. Bien que cette problématique soit connue depuis plusieurs années, le gouvernement continue de fermer les yeux sur la situation qui devrait pourtant l’inquiéter. Les surcharges de travail sont le lot quotidien d’un nombre croissant d’employés de l’État, ce qui n’est pas sans influencer négativement le climat de travail », a conclu Mme Martineau.