Les études vantant les mérites du télétravail se sont succédées au cours des dernières années, mais les conditions exceptionnelles dans lesquelles celui-ci s’opère en ce moment sont très loin d’être idéales. Au point de générer beaucoup de stress et d’anxiété chez les employés.

Un sondage mené auprès de 1767 membres du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) a révélé que 37 % d’entre eux éprouvent davantage de stress, notamment parce qu’il est difficile en contexte de télétravail de maintenir les services aux citoyens.

Quatre répondants sur dix se sentent aussi plus isolés, tandis que 30 % d’entre eux estiment que leur autonomie professionnelle a diminué en raison du contrôle jugé obsessif de certains gestionnaires. Les employés de la fonction publique ont aussi déploré la diminution de la collaboration au sein des équipes.

« Nos membres sont en partie satisfaits d’effectuer du télétravail, en raison des circonstances, mais ils ressentent un certain stress, un isolement, ils ne peuvent pas rencontrer leurs collègues et échanger avec eux », a commenté à La Presse canadienne le président du SFPQ, Christian Daigle. Il a néanmoins concédé que la hausse du stress des travailleurs pouvait sans doute s’expliquer en partie par les conditions de confinement et l’incertitude actuelle.

Beaucoup d’improvisation

La fonction publique québécoise n’était pas prête à passer du jour au lendemain en mode télétravail, ce qui a donné lieu a beaucoup d’improvisation sur le terrain, a constaté le syndicat. Des employés, faute d’équipement adéquat, ont par exemple dû travailler avec leurs ordinateurs et téléphones personnels.

« Pour certaines personnes, il y a un intérêt à faire du télétravail, mais d’autres personnes sont contraintes à en faire sans l’avoir souhaité, tandis que d’autres souhaitaient faire du télétravail, mais doivent s’occuper de leurs enfants en même temps ou de leur conjoint qui a perdu son emploi », poursuit M. Daigle.

Le SFPQ estime que la moitié de ses membres, dont beaucoup sont affectés au service à la clientèle au comptoir, doivent encore se déplacer dans les bureaux du gouvernement pour travailler. Certains gestionnaires refuseraient de les autoriser à travailler de la maison.