Le non-respect des plans de traitement serait la cause principale du fait que de nombreux Québécois ne contrôlent pas adéquatement le diabète, l’hypertension ou l’hypercholestérolémie.

Selon une étude basée sur les échantillons de sang et données de santé de plus de 20 000 Québécois recueillis par le projet CARTaGENE, environ 38 % des adultes québécois atteints de diabète, 39 % de ceux atteints d’hypercholestérolémie (cholestérol sanguin élevé) et 31 % des hypertensifs ne contrôlent pas adéquatement leur maladie, malgré le fait que leur condition ait été diagnostiquée par un médecin.

« Pour le patient, les maladies cardiovasculaires, comme une crise cardiaque ou un AVC, et l’insuffisance rénale comptent parmi les conséquences potentielles les plus graves, ajoute Dr Stéphan Troyanov, co-directeur de l’étude. Par conséquent, le coût du mauvais contrôle, à cette échelle, de ces trois maladies sur le système de santé québécois se chiffre facilement dans les milliards de dollars par année. »

Pourtant, le diabète, l’hypertension et l’hypercholestérolémie peuvent, la plupart du temps, être contrôlés grâce à des plans de traitement comportant des changements aux habitudes de vie, la prise de médicaments et des visites régulières chez le médecin.

Bien que des traitements optimaux échouent parfois à atteindre les cibles thérapeutiques, l’étude conclut que l’échec du traitement est plus souvent qu’autrement provoqué par ce que les auteurs appellent « l’absence d’intervention », dont la plupart des cas seraient causés par le non-respect par le patient lui-même d’un tel plan de traitement.

Selon les chercheurs, cette situation est associée à des facteurs socioéconomiques : « Cette étude confirme que le problème est significativement plus présent chez les personnes moins bien nanties ou moins éduquées. » En plus de la non-adhésion, les Drs François Madore et Stéphan Troyanov soupçonnent que des plans de traitement mal adaptés à l’individu, au niveau du dosage des médicaments par exemple, pourraient aussi être en cause.

CARTaGENE estime que près d’un million de Québécois de 45 ans et plus sont atteints d’au moins une de ces conditions. Selon des estimations prudentes, il y aurait donc plus de 500 000 Québécois qui contrôleraient inadéquatement l’une ou l’autre de ces maladies.

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