Alors que l’écart salarial entre les hommes et les femmes dans certains secteurs d’activité n’a presque pas diminué au cours de la dernière décennie, l’Ontario veut prendre les grands moyens pour mettre fin à cette iniquité.

Le gouvernement libéral de Kathleen Wynne a déposé mardi un projet de loi qui obligerait tous les employeurs à dévoiler le salaire d’un poste lorsque celui-ci est affiché publiquement, rapporte Radio-Canada. Les employeurs ne pourraient pas non plus questionner un candidat sur sa rémunération antérieure.

À long terme, la province vise une transparence salariale complète. Ainsi, tous les travailleurs ontariens pourraient à tout moment connaître le salaire de leurs collègues.

Les organisations du secteur public seraient les premières à devoir se conformer à ces nouvelles règles, mais les entreprises privées seraient éventuellement touchées elles aussi. Les employeurs fautifs s’exposeraient à des amendes. L’initiative gouvernementale est dotée d’un budget de 50 millions de dollars sur trois ans.

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L’Ontario explique que son projet de loi s’inspire de mesures introduites dans certains pays comme l’Allemagne, l’Australie et le Royaume-Uni. Le ministre du travail, Kevin Flynn, estime qu’avec cette nouvelle législation, la province pourrait réduire de moitié l’écart salariale entre les hommes et les femmes en trois ou quatre ans.

« À l’heure actuelle, on constate en milieu de travail du ressentiment et de l’hostilité à cause du manque de transparence. Les gens se demandent comment est payé ce collègue ou celui-là. Notre projet de loi vise précisément cela. Je crois que les gens peuvent composer avec des informations justes », a affirmé la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne.

Le Canada se classe au 7e rang parmi les 33 pays de l’OCDE en ce qui concerne l’importance de l’écart salarial entre les hommes et les femmes.

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Le marché du travail au féminin

Des données publiées mercredi par l’Institut de la statistique du Québec permettent d’en apprendre un peu plus sur la réalité des femmes sur le marché du travail.

Parmi les 3 500 000 femmes âgées de plus de 15 ans dans la province, 2 010 000 occupent un emploi. Celles-ci gagnent un salaire horaire médian de 21 $, mais le fossé est profond entre la rémunération des employées à temps plein (22,60 $) et à temps partiel (15,00 $). À noter que le quart des femmes professionnellement actives au Québec travaillent à temps partiel.

Les mères en couple constituent le groupe de femmes le plus actif sur le marché du travail (82,3 %), devant les mères monoparentales (74,6 %) et les femmes sans enfant (53 %).

En ce qui concerne la santé au travail, 17,8 % des femmes déclarent un niveau élevé de détresse psychologique liée au travail, 15,1 % sont exposées à un niveau élevé de contraintes physiques et 30,5 % ont souffert de troubles musculosquelettiques. Près du quart (23,4 %) affirment également avoir fait l’objet de harcèlement psychologique au travail.

Les femmes sont finalement majoritaires dans le secteur public, où elles occupent 63 % des emplois.

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