Bien que le projet de Réseau électrique métropolitain (REM) de CDPQ Infra ait été bien accueilli par de nombreux différents acteurs de la région montréalaise, l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) estime qu’un tel projet comporte des risques réels pour le bas de laine des Québécois.

En se demandant si la Caisse de dépôt et le gouvernement du Québec « jouent au Monopoly avec l’argent des retraités », l’AQRP affirme « qu’une infrastructure de transport en commun de cette ampleur est rarement profitable en soi ».

« Les dernières années ont démontré que les risques importants associés à ces grands projets (train de l’Est, CHUM, Îlot Voyageur) sont extrêmement élevés. Qui va payer s’il y a dépassement ou un déficit opérationnel? On a l’impression qu’à l’instar du jeu Monopoly où l’on peut acheter des chemins de fer, on prend un risque important qui sera supporté à plus de 50 % par les retraités et les futurs retraités du Québec », a affirmé Donald Tremblay, président de l’AQRP.

L’association de retraités avance également que l’expertise de la Caisse est liée aux investissements financiers, et non à la gestion d’un projet de construction. Elle redoute qu’en cas de dépassements majeurs des coûts, l’épargne collective des Québécois soit « jetée dans des puits sans fonds et que ces pertes éventuelles servent par la suite à justifier la restructuration à la baisse des régimes de retraite publics et parapublics ».

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La porte ouverte aux PPP?

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a de son côté indiqué qu’il allait « surveiller de près le déroulement des travaux et l’exploitation du réseau ». La SCFP soutient que la création de la filiale CDPQ Infra ouvre la porte à des partenariats public-privé (PPP) d’un nouveau genre, « un mode de réalisation qui constitue une mauvaise décision d’affaires pour l’ensemble des contribuables ».

Le syndicat déplore également l’absence du ministère des Transports comme maître d’œuvre de ce chantier. « Plutôt que de tenter de nouvelles expériences qui pourraient s’avérer fort coûteuses pour la population, la CDPQ aurait dû miser sur l’expertise interne. Cette expertise est le meilleur gage de transparence, d’efficacité et de saine gouvernance, ceci afin que les retombées bénéficient réellement aux Québécois », a déclaré Daniel Leroux, président du Conseil provincial du secteur du transport terrestre du SCFP.

Les différentes chambres de commerce et le Conseil du patronat du Québec (CPQ) ont pour leur part accueilli avec beaucoup d’enthousiasme le projet de CDPQ Infra. « L’entente conclue avec le gouvernement du Québec devait permettre d’obtenir des rendements stables et prévisibles pour les déposants de la Caisse, tout en contribuant au développement économique, répondant ainsi parfaitement à sa mission », a indiqué le CPQ.

Des députés péquistes, et des maires de l’est de l’île de Montréal ont également exprimé leurs inquiétudes quant au tracé du SLR, martelant qu’il ne faut pas négliger les citoyens de l’est.

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