Pour la plupart des employés, le mois de décembre est synonyme de partys de bureau. Si ces moments de festivités représentent une belle occasion de renforcer les liens entre collègues, ils sont aussi propices à certains écarts de conduite à caractère sexuel.

Blagues déplacées sur la tenue d’une collègue, rapprochement non sollicité ou acte plus grave, ces comportements n’ont leur place ni au bureau ni lors des festivités organisées par l’employeur, soutient l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA).

Selon un sondage de l’organisme, près de la moitié des travailleurs québécois affirment avoir été témoins d’inconduites sexuelles lors de célébrations organisées par leurs employeurs. Les écarts observés sont légèrement plus présents entre les employés sans lien d’autorité que de la part d’une personne d’autorité envers un employé.

En tout et pour tout, 10 % des répondants mentionnent que les inconduites à caractère sexuel se produisent fréquemment.

« Il faut savoir que les partys de bureau sont une extension du milieu de travail. Ainsi, le comportement des travailleurs doit rester professionnel. L’employeur a, quant à lui, la responsabilité d’assurer la sécurité et un climat sain lors des célébrations qu’il organise », explique Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des CRHA.

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Des responsabilités partagées

Dans la majorité des cas, la direction de l’entreprise intervient lorsqu’elle a connaissance de la présence d’un écart de conduite, selon le sondage. Les collègues sont toutefois beaucoup moins proactifs : 71 % d’entre eux avouent ne pas avoir signalé un comportement dont ils ont été témoins.

« De part et d’autre, il reste du travail à faire sur cette question. Espérons qu’en raison de l’actualité des derniers mois et de la prise de conscience collective, tant les travailleurs que les organisations sont plus sensibilisés et qu’ils agiront à tout coup », souligne Mme Poirier.

Pour prévenir les débordements, un rappel des comportements attendus et des sanctions en cas d’inconduite devrait être fait avant les festivités. Actuellement, un quart des travailleurs mentionne qu’aucune sensibilisation n’est faite.

Il existe également une solution fort simple à mettre en place pour prévenir certains comportements déplacés : limiter la consommation d’alcool. En effet, selon le sondage, il existe une forte corrélation entre les inconduites sexuelles observées et la pratique d’offrir de l’alcool gratuitement à volonté.

En matière de gestion de l’alcool, la pratique la plus répandue chez les entreprises est d’offrir un certain nombre de consommations gratuites aux employés, mais ceux-ci peuvent en obtenir d’autres à leurs propres frais (40 %). Le quart des employeurs (25 %) n’offrent pour leur part aucune consommation gratuite, mais les employés peuvent s’en procurer autant qu’ils le souhaitent à leur frais (25 %). Environ 18 % des organisations offrent les consommations gratuites à volonté, alors que 9 % bannissent carrément l’alcool de leurs célébrations.

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