Richard Neault est vice-président gestion des caisses de retraite, Bombardier

Au cours d’une carrière d’une trentaine d’années, Richard Neault a connu les trois perspectives différentes de la gestion d’actifs. Après avoir commencé chez Mercer, où il a fini par être chef de la pratique de consultation en investissements, il est devenu président de Placements Elantis, une compagnie de gestion de placements. Dans son rôle actuel, il est responsable des placements d’un promoteur de régimes d’une valeur d’environ 10 milliards de dollars.

Ce qui distingue Bombardier est le fait de gérer les actifs des régimes à l’étranger, principalement au Royaume-Uni et aux États-Unis, à partir du siège social de Montréal. « C’est une occasion qui m’a permis de réaliser qu’on fait des choses très bien ici, dit M. Neault. Le Canada est un leader mondial quant à la gestion des caisses de retraite et on n’a pas de complexes à avoir envers quiconque. Plus souvent qu’autrement, ce sont les autres qui apprennent de nous.

Il note toutefois plusieurs leçons que pourrait tirer le système québécois/canadien de retraite. « Un élément, par exemple, serait de permettre l’achat de rentes tout en se libérant des engagements financiers comme c’est le cas aux États-Unis, dit-il. Au Canada, on en demeure responsable; ça reste sur notre bilan. » Un autre point important, souligne M. Neault, est le besoin d’agir, plutôt que de continuer à commander des études. « Il est plus que temps qu’on mette en place les recommandations du comité D’Amours, qui a fait un travail exceptionnel, dit-on. On doit passer à l’action.

Parmi les actions, il croit qu’on doit retrouver une vision à long terme pour les caisses de retraite. « Ça passe par l’abolition des tests de solvabilité et les évaluations actuarielles. Les crises économiques ont engendré beaucoup de gestion à court terme au sein des régimes.

Ce sont d’ailleurs les crises, ainsi que le phénomène de la mondialisation, que M. Neault souligne comme les grands événements des dernières années. Il se penche aussi sur la grande tendance de la transition vers les régimes à cotisation déterminée. À ses yeux, la gestion professionnelle des actifs de ces régimes – tant pour les participants que lors du décaissement — sera un grand défi.

Notre taille nous permet de déployer de grands efforts pour gérer les actifs des régimes CD car on sait bien que la sécurité financière de nos retraités en dépend, dit-il. Il faut appuyer ces personnes qui doivent gérer un patrimoine pendant une retraite de 20 ans, sinon ils risquent de défaire le bon travail accompli pendant la période d’accumulation. »

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