Les Québécois auraient une perception un peu trop optimiste de leur état de santé, révèle l’étude comparative Les performances du Canada : Santé réalisée par le Conference Board du Canada.

Lorsqu’on compare la santé des Québécois à celle des habitants d’autres provinces canadiennes et de pays avancés, on constate que la province se situe plutôt en milieu de peloton. En effet, le Québec obtient une notre globale de « B », ce qui le place au 11e rang des 29 régions étudiées, qui incluent les provinces et territoires canadiens ainsi que 16 pays occidentaux de comparaison. Le Canada dans son ensemble se classe au 10e rang.

« En général, les Québécois pourraient faire davantage pour améliorer leur état de santé, et le Québec pourrait réduire considérablement la prévalence et le fardeau économique de nombreuses maladies chroniques en investissant dans la prévention », affirme Louis Thériault, vice-président, Politiques publiques au Conference Board du Canada.

L’organisme soutient que le Québec pourrait diminuer le fardeau économique des maladies chroniques de 7,7 G$ entre aujourd’hui et 2030 si ses habitants adoptaient des modes de vie plus sains.

Bilan mitigé

Le Québec reçoit un « A+ » pour son état de santé autodéclaré, indicateur qui mesure la perception qu’ont les gens de leur état de santé, ce qui le place devant toutes les autres provinces et tous les pays de comparaison. La province mérite également un « A » au chapitre de l’état de santé mentale autodéclaré, se classant ainsi au deuxième rang au Canada, derrière Terre-Neuve-et-Labrador.

Le Québec occupe le premier rang au Canada pour deux autres indicateurs : la mortalité due aux maladies cardiovasculaires et la mortalité prématurée. Il décroche par ailleurs la note de « B » à cinq indicateurs : l’espérance de vie, la mortalité due aux maladies respiratoires, la mortalité due au diabète, la mortalité due aux maladies du système nerveux et les suicides.

La province obtient par contre un « C » à l’indicateur de la mortalité due au cancer, en grande partie en raison des décès attribuables au cancer du poumon. En effet, la province enregistre le troisième plus important taux de mortalité due au cancer du poumon parmi toutes les régions. Le taux de tabagisme, bien qu’en baisse, y est supérieur à la moyenne canadienne.

La recette britanno-colombienne

Au Canada, ce sont, et de loin, les résidents de la Colombie-Britannique qui affichent la meilleure performance. La province de la côte ouest est la seule à décrocher la note « A » et n’est devancée que par la Suisse et la Suède au classement général.

Si la Colombie-Britannique obtient les meilleurs résultats du Canada sur le plan de la santé, elle le doit essentiellement au mode de vie plus sain de ses habitants. Ainsi, elle affiche les plus faibles proportions de fumeurs quotidiens et de buveurs excessifs au pays, tandis que le taux d’activité physique de sa population y est le plus élevé. Elle enregistre aussi le taux d’obésité le plus bas du pays, de même qu’une espérance de vie de 82,2 ans, soit l’une des plus élevées au monde.

À l’autre extrémité du pays, les résidents de Terre-Neuve-et-Labrador affichent pour leur part la pire performance et sont même relégués au dernier rang du classement global, derrière les États-Unis.

Avec les plus forts pourcentages de gros buveurs et de fumeurs quotidiens parmi les provinces, de même que le taux d’obésité le plus élevé, Terre-Neuve-et-Labrador obtient de mauvais résultats aux principaux facteurs de risque de maladies chroniques tels que les cardiopathies, le cancer et le diabète.

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