Alors que la course à la Maison-Blanche se corse, Jeffrey Gundlach prévoit une victoire de Donald Trump en raison de l’insatisfaction des électeurs à l’égard de l’économie.

Dans le cadre d’un séminaire d’Investissements Renaissance, tenu la semaine dernière à Montréal, le président-directeur général de DoubleLine Capital a toutefois expliqué qu’il ne s’inquiétait pas d’une récession au sud de la frontière, du moins dans un futur proche.

Selon le gestionnaire de portefeuille, les États-Unis ne sont jamais entrés en récession quand le taux de chômage se trouve en dessous de la moyenne mobile sur 12 mois. « La bonne nouvelle est qu’il n’y a pas d’alarme qui sonne [actuellement]. La mauvaise est qu’il y en aura peut-être dans trois mois », dit-il.

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Le taux de chômage américain a arrêté de baisser, poursuit-il, ajoutant que s’il passe la barre du 5,2 %, cela pourrait être signe d’une récession.

Pour sauver le secteur de l’énergie, M. Gundlach estime qu’il faut un prix du baril à 60 $, et ce, pendant plusieurs mois. Mais avec beaucoup d’inventaire, il ne s’attend pas à le voir cette année. « J’ai du mal à croire qu’on dépassera les 45 à 50 $. »

Taux négatifs

Jeffrey Gundlach considère aussi que les stratégies de taux négatifs sont « une très mauvaise idée », mais estime que les États-Unis n’adopteront pas une telle mesure car « il y a de plus en plus de preuves qu’elle ne fonctionne pas ».

À titre d’exemple, l’euro s’est apprécié par rapport au dollar américain après que la Banque centrale européenne ait introduit des taux négatifs et les Bourses européennes n’en ont pas tiré profit. La même réalité s’est produite au Japon.

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« On va finir par laisser tomber des taux négatifs, prévoit M. Gundlach. Ensuite on verra une stimulation fiscale sous forme de helicopter payments. On l’a déjà vu aux États-Unis, alors que George W. Bush a donné 500 $ à tout le monde, deux fois. En Suède, même les milliardaires reçoivent 600 $ par an. »

Le gestionnaire prévoit une augmentation graduelle des taux américains au cours des trois prochaines années. Vers 2020, la hausse pourrait être plus importante en raison du grand nombre d’obligations corporatives et gouvernementales qui arriveront à échéance.

La croissance anémique favorise l’élection de Donald Trump, conclut M. Gundlach. « Il dit vouloir rétablir la grandeur des États-Unis [Make America Great Again] », en mettant fin à des ententes commerciales qu’il considère mauvaises et en favorisant les emplois au pays, dit-il. « M. Trump veut construire un mur et renforcer l’armée américaine. Il y aura un grand budget déficitaire d’ici 3 à 4 ans. »

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