En dépit du vieillissement démographique qui fera diminuer la population en âge de travailler, les comportements récents des travailleurs suggèrent que le Québec aura droit à une hausse des taux d’emploi d’ici 2050, soutient une étude du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO).

Cette tendance s’observerait en particulier chez les travailleurs expérimentés. Ainsi, chez les 55-64 ans, le taux d’emploi pourrait grimper à 67,5 %, alors qu’il n’était que de 54,1 % en 2011. Différents facteurs expliquent cette hausse d’activité, comme l’intégration croissante des femmes au marché du travail, une hausse du niveau d’éducation, des changements aux régimes de retraite et la nature du travail qui devient de moins exigeante physiquement.

Pour en arriver à cette conclusion, le groupe de recherche a utilisé le modèle de microsimulation SIMUL, qui simule la démographie, mais aussi les comportements socio-économiques au niveau individuel à partir de données de Statistique Canada.

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Avec l’aide de SIMUL, les chercheurs du CIRANO ont donc établi un scénario de référence qui prévoit une croissance annuelle moyenne de l’emploi de 0,19 % et 0,27 % sur les deux prochaines décennies, respectivement.

L’emploi total est ainsi appelé à croître au Québec au cours des prochaines décennies, soutient le CIRANO, qui prévoit une croissance totale de plus de 10 % entre 2015 et 2050. À titre comparatif, les projections de la Régie des rentes du Québec (RRQ) laissent entrevoir une croissance d’environ 5 % sur la même période.

Toujours selon le CIRANO, la croissance de l’emploi à partir de 2035 pourrait permettre d’ajouter annuellement près de 0,3 % à la croissance économique de la province.

« À la lumière des projections effectuées avec SIMUL, il apparaît donc plausible que l’emploi continue au cours des prochaines décennies de soutenir la croissance économique de façon significative. Cette contribution sera certes bien moindre qu’au cours des dernières décennies, mais tout porte à croire que la hausse du niveau d’éducation et la hausse anticipée des taux d’emploi chez les travailleurs expérimentés, entre autres facteurs, feront en sorte que l’emploi ne décroîtra pas au Québec malgré le passage à la retraite de ses larges cohortes d’après-guerre », peut-on lire dans l’étude.

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