L’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) s’est associée à l’Ordre des psychologues du Québec et à Cascades afin de convaincre les gestionnaires et les travailleurs québécois de jouer un rôle plus actif à l’égard du bien-être psychologique de leurs collègues.

L’AQPS a fait cette annonce dans le cadre du 26e édition de la Semaine nationale de prévention du suicide, qui se déroule du 31 janvier au 6 février.

Les hommes âgés de 35 à 64 ans représentent le groupe le plus à risque de suicide au Québec, affirme-t-on dans un communiqué.

Malgré les efforts des entreprises en matière de santé mentale, il faut s’impliquer davantage, estime Jérôme Gaudreault, directeur de l’AQPS.

« Quelque 35 % à 45 % des absences du lieu de travail sont dues à des problèmes de santé mentale dans les pays dits développés et qu’environ 90 % des personnes décédées par suicide avaient un trouble mental, dit-il.

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« Ce n’est pas un hasard si nous accordons une attention particulière à la prévention du suicide en milieu de travail, notamment lors de cette Semaine de prévention. N’oublions pas que le travail est une source d’intégration qui fournit un réseau social. Ainsi, des collègues peuvent devenir un filet de sécurité efficace dans les moments de souffrance. »

Réduire des risques

La présidente de l’Ordre des psychologues, la Dre Christine Grou, déplore qu’il existe encore un tabou autour de la santé mentale. Elle affirme que le milieu de travail peut exercer une grande influence pour convaincre quelqu’un d’aller consulter un psychologue.

« Une personne en détresse psychologique profonde devrait pouvoir s’absenter pour se remettre sur pieds puis revenir au travail sans sentir une pression indue et un regard réprobateur de ses collègues. Le milieu de travail peut devenir un environnement positif, protecteur, et contribuer à réduire les risques qu’un événement tragique ne survienne », a-t-elle conclu.

Alain Lemaire, cofondateur et président exécutif du conseil d’administration de Cascades, s’engage depuis plus de 20 ans pour la cause.

« Chaque dirigeant d’entreprise a le devoir de prendre soin de ses employés, d’être à leur écoute et de mettre en place des outils pour veiller à leur santé physique et mentale. La prévention du suicide, c’est la responsabilité de chacun d’entre nous et je souhaite que mes pairs soient attentifs à ce message et qu’ils en parlent autour d’eux. Si plus de gens sont conscientisés et informés, meilleures seront les chances d’aider quelqu’un en situation de détresse. Devenir sentinelle est une option tout indiquée pour celui ou celle qui désire s’investir en prévention du suicide », a mentionné M. Lemaire.

Selon les plus récentes statistiques sur la mortalité par suicide compilées par l’Institut national de santé publique, en 2013, le Québec a enregistré 1 101 suicides, soit trois suicides par jour.

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