La récente instabilité au niveau du marché illustre encore une fois le risque assumé par les régimes de retraite à prestations déterminées si aucune mesure de gestion du risque n’a été mise en place, selon Aon Hewitt. En raison de la crise financière qui provoque une chute des marchés et de la baisse du rendement des obligations, les déficits de solvabilité des régimes augmentent et les promoteurs pourraient bien être obligés de verser des cotisations additionnelles à leurs régimes.

Au même moment l’an passé, le ratio de financement agrégé des régimes de retraites canadiens était de 87 % sur base comptable. Ce ratio s’était par la suite amélioré atteignant 97 % le 25 juillet 2011. Cependant, entre le 25 juillet et le 12 août, les régimes de retraites ont été soumis à une volatilité extrême. Au 8 août, tous les gains de la dernière année et même plus avaient été effacés et le ratio pointait à 85 %. Depuis le début du mois d’août, nous observons des mouvements de plus de 2 % à chaque jour à l’exception de quatre.

Comme le mentionne Étienne Dubé, vice-président chez Aon Hewitt à Montréal, prendre un certain risque d’investissement est naturel pour les caisses de retraite. « Les régimes peuvent subir des pertes, mais comme nous nous estimons tous en mesure de pouvoir combler ces pertes au fil des ans, nous acceptons ce risque. Toutefois, le risque des promoteurs de régimes à prestations déterminées peut souvent être très unilatéral. Les promoteurs sont généralement exposés à l’obligation de verser des cotisations additionnelles advenant une chute des marchés, alors qu’ils peuvent rarement bénéficier des excédents d’actif de leurs régimes. »

Étant donné les hauts et les bas des marchés financiers au cours des dernières années, certains promoteurs de régimes ont décidé de réduire leur risque en implantant une stratégie de réduction de risque ou une politique de placement dynamique. Les régimes de ces promoteurs auront ainsi des ratios de capitalisation moins impactés par la volatilité des marchés.

Les mesures que les promoteurs adoptent afin de réduire le risque vont des modifications au design du régime à l’adoption d’une nouvelle approche d’investissement qui augmente la diversification en réduisant les actions canadiennes, les obligations intermédiaires au bénéfice des actions mondiales, des obligations à long terme et des produits alternatifs. De plus, certaines organisations revoient leur politique de financement du régime et leur stratégie de contribution.

Les politiques d’investissement dynamiques, en particulier celles visant la réduction du risque à mesure que le ratio de capitalisation du régime s’améliore, sont considérées comme des approches prudentes de gestion de risque et des coûts d’un régime tout en réduisant l’importance de l’élément émotionnel dans la prise de décision de la répartition de l’actif.

« Les montagnes russes actuelles dans les marchés ont sûrement aidé à convaincre des promoteurs de régimes à prestations déterminées qu’il est temps d’adopter des stratégies plus conservatrices de gestion du risque », a affirmé M. Dubé.