Selon un nouveau sondage mené par la firme Pyramis Global Advisors, une filiale de Fidelity Investments, les investisseurs institutionnels asiatiques, même s’ils s’efforcent de gérer au mieux le risque relié à la volatilité actuelle, profitent également des occasions d’affaires actuelles qu’offre le marché.

Le sondage a été mené auprès de 95 investisseurs institutionnels basés au Japon, en Corée du Sud, à Taïwan, à Hong Kong, à Singapour et en Chine, et dont l’actif cumulé totalise plus de 1,1 billion de dollars.

Le coup de sonde révèle que ces investisseurs, qui sont tant des régimes de retraite que des compagnies d’assurance, des banques et des fonds souverains, craignent trois choses quand il est question de leur portefeuille : la gestion du risque, la volatilité et les faibles rendements. C’est au Japon que la peur de la volatilité est la plus grande.

« Il est clair que la crise financière de 2008-2009 et le récent problème de la dette souveraine de la zone euro ont contraint les investisseurs institutionnels à établir des stratégies plus efficaces pour gérer la volatilité, surtout en phase baissière, affirme Young D. Chin, chef des placements auprès de Pyramis Global Advisors. Bien que la gestion du risque demeure prioritaire, la médiocrité des rendements actuels incite davantage d’investisseurs à mettre au point des stratégies de répartition de l’actif ponctuelles et plus dynamiques, aptes à tirer profit des dislocations du marché. »

Comment gérer la volatilité?
Plusieurs institutions d’Asie envisageraient de recourir aux catégories d’actif sans corrélation ou moins instables, afin de mieux gérer le risque, révèle le sondage.

Soixante-et-un pour cent (61 %) des investisseurs asiatiques (excluant les investisseurs nippons) ont favorisé une diversification par le biais des placements non traditionnels, tandis que 55 % se sont tournés vers les couvertures en devises. Au Japon, 61 % des investisseurs institutionnels ont préféré accroître la pondération des titres à revenu fixe et 42 % ont suivi une démarche d’investissement axée sur la responsabilité.

La difficulté d’agir au bon moment
Les investisseurs sondés ont déclaré que la plus grande difficulté est de réagir assez rapidement afin de tirer parti des occasions d’affaires qui se présentent. Quarante-sept pour cent (47 %) des investisseurs asiatiques affirment que c’est le problème le plus important qu’ils rencontrent, contre 35 % des gestionnaires de régime de retraite nippons et 36 % des Européens.

Quelle solution appliquer? Quarante-sept pour cent (47 %) des investisseurs asiatiques affirment que la meilleure solution est d’accélérer le processus interne de prise de décisions et d’augmenter le montant de l’actif qui est confié à des gestionnaires externes. La majorité (71 %) de leurs collègues nippons ont quant à eux décidé de simplifier la prise de décision en établissant, à l’avance, les modalités de répartition de l’actif préautorisées. De plus, 31 % des investisseurs institutionnels asiatiques et 23 % de leurs collègues japonais mettent l’accent sur le perfectionnement professionnel.

« Malgré leur détermination à améliorer les méthodes internes afin d’accélérer le processus décisionnel concernant la répartition de l’actif, les investisseurs institutionnels d’Asie admettent que les spécialistes externes, en particulier les gestionnaires de plusieurs catégories d’actif, sont sans doute mieux placés pour exploiter sans délai les occasions du marché et, par conséquent, optimiser les rendements et gérer le risque », dit M. Chin.

Des changements à prévoir
Selon le sondage, les institutions asiatiques (excluant le Japon) risquent d’apporter deux changements majeurs à la composition de leurs portefeuilles :

  • plus d’options liquides (40 %);
  • plus de sous catégories d’actifs dynamiques (40 %).

Au Japon, d’autres changements sont envisagés :

  • augmentation de la pondération des biens étrangers (32 %);
  • augmentation du risque inhérent à une catégorie d’actif (23 %);
  • augmentation du recours aux options liquides (23 %).

Les régimes de retraite asiatiques augmentent leur proportion de placements locaux (marchés émergents notamment) et réduisent leur participation aux marchés développés. Et, ils continueront de le faire au cours des deux prochaines années, selon le sondage. Trente-neuf pour cent (39 %) des institutions d’Asie prévoient augmenter leur pourcentage d’actions de leur pays. Vingt-trois pour cent (23 %) des institutions nippones prévoient faire de même. Ce faisant, les institutions asiatiques et nippones augmentent la pondération des actions et titres à revenu fixe.

Mondialisation des portefeuilles
Le sondage révèle également que les investisseurs institutionnels asiatiques croient que d’ici dix ans, les portefeuilles comprendront des titres des quatre coins du monde et qu’une plus grande place sera laissée aux titres et revenu fixes et aux placements non traditionnels.

Vingt-huit pour cent (28 %) des institutions asiatiques prévoient augmenter leurs placements mondiaux et leurs actions et titres à revenu fixe. Les Japonais prévoient quant à eux une augmentation des titres mondiaux (33 %), mais également se tourner vers les titres à revenu fixe et les stratégies immunisées (33 %).

« Les investisseurs institutionnels asiatiques peuvent compenser la volatilité grâce à une plus grande diversification des catégories d’actif en portefeuille, explique M. Chin. Ils accordent une plus grande place aux titres immobiliers et au capital-investissement dans l’optique de rehausser les rendements en équilibrant ces positions – ce qui exige habituellement un suivi plus accaparant – avec des positions à découvert ou mondiales qui procurent une diversification et une liquidité supérieures. »