En continuant d’encourager les travailleurs à dépendre largement des mécanismes d’épargne volontaire pour assurer leurs vieux jours, les gouvernements et les institutions financières contribuent à aggraver la crise des retraites au Canada, affirme le président national du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Paul Moist.

M. Moist s’oppose ainsi fermement aux conclusions d’une étude de l’Institut Fraser selon lesquelles une hausse des cotisations obligatoires au Régime de pensions du Canada (RPC) pourrait avoir pour effet de réduire l’épargne volontaire des Canadiens.

Selon lui, la bonification du RPC représente au contraire une solution efficace et abordable pour venir en aide aux 11 millions de Canadiens qui ne bénéficient pas d’un régime de retraite de leur employeur.

L’étude, qualifiée de « boiteuse » pas Paul Moist, avance notamment qu’une bonification du RPC entraînerait une baisse des cotisations aux REER, ce qui est, selon lui, loin d’être un drame en soi.

« Bien que l’épargne personnelle fasse partie intégrante du système canadien des retraites, il est dangereux de fonder son revenu de retraite largement sur les REER, dit-il. Les REER ne sont pas sûrs, ils coûtent cher en frais de gestion et, la plupart du temps, l’employeur n’y participe pas. Ces facteurs laissent l’épargne-retraite du travailleur à la merci de l’instabilité des marchés financiers; elle risque d’être insuffisante pour couvrir les besoins du retraité jusqu’à son décès. »

M. Moist soutient par ailleurs que très peu de Canadiens cotisent à un REER, faute de moyens. En 2013, 23 % seulement des personnes qui remplissent une déclaration de revenus ont déclaré des cotisations, tandis que les droits de cotisation inutilisés totaliseraient près de 900 milliards de dollars.

« Pourquoi, donc, devrait-on favoriser le modèle vicié du REER au détriment d’une solution en tous points meilleure et plus équitable? En bonifiant les prestations du RPC par l’entremise d’une augmentation modeste, abordable et graduelle des cotisations de l’employé et de l’employeur, nous pouvons assurer à des millions de gens un revenu de retraite sûr et fiable, indexé à l’inflation, jusqu’à la fin de leurs jours », conclut Paul Moist.

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