Les baby-boomers seront-ils la première génération à prendre une semi-retraite plutôt qu’une véritable retraite? C’est en tout cas ce qu’affirme Jonathan Chevreau, coauteur du livre Victory Lap Retirement.

Selon lui, à l’exception de certains couples dont les deux membres bénéficient de régimes de retraite à prestations déterminées, la plupart des boomers travaillent encore, au moins au temps partiel.

En effet, les carrières sont de plus en plus longues, souligne l’auteur. Alors qu’elles n’étaient que de 20 ans au début du XXe siècle, elles atteignent 40 ans aujourd’hui. Selon certaines prédictions, la génération Y pourrait même passer 60 ans sur le marché du travail.

La principale raison est évidemment l’augmentation de l’espérance de vie. Les auteurs Lynda Gratton et Andrew Scott écrivaient cet été dans The Economist qu’un enfant qui naît aujourd’hui en occident à plus de 50 % de chance de vivre au-delà de 105 ans, contre 1 % de chance pour un enfant né il y a un siècle.

À la lumière de ces données, il devient évident que le concept traditionnel de la retraite ne pourra pas fonctionner pour les futures générations, particulièrement en raison du déclin des régimes à prestations déterminées et des bas taux d’intérêt perpétuels.

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Le problème de la retraite soudaine

Selon Jonathan Chevreau, la semi-retraite, soit la période « hybride » entre un emploi traditionnel à temps plein et la retraite complète, peut durer jusqu’à 20 ans. Cela dit, selon l’auteur Ian Taylor, seulement 10 à 15 % des boomers ont une indépendance financière suffisante pour envisager de prendre une semi-retraite avant 65 ans.

Mais l’enjeu n’est pas que financier. « La semi-retraite, c’est bien plus que d’avoir suffisamment d’argent pour s’asseoir et ne rien faire. Avez-vous déjà essayé de ne rien faire pendant une longue période de temps? Le fait est que toutes ces heures libres d’une retraite mal planifiée peuvent peser très lourd », écrit Jonathan Chevreau.

L’important pour les travailleurs est donc d’acquérir une certaine indépendance financière leur permettant de travailler autant ou aussi peu qu’ils le désirent une fois leur carrière traditionnelle derrière eux.

« Peu importe combien d’argent ils ont dans leurs poches, les humains ont besoin d’avoir des défis, de la stimulation mentale et d’être en relation avec d’autres personnes. C’est pourquoi une retraite soudaine peut avoir des effets dévastateurs », conclut l’auteur.

Ce texte est adapté d’un article publié sur le site de Money Sense.

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