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Selon Keith Ambachtsheer, président de KPA Advisory Services Ltd. et directeur du Rotman International Centre for Pension Management, les décideurs canadiens doivent faire un choix entre deux grands modèles de réforme du système de retraite pour que les travailleurs à revenus moyens du secteur privé, qui ne bénéficient pas d’un régime d’employeur, puissent conserver un niveau de vie confortable pendant leur retraite.

Un mémoire publié aujourd’hui par Keith Ambachtsheer souligne deux propositions qui, parmi les nombreuses stratégies de réforme envisagées par les divers gouvernements du Canada, représentent les solutions les plus pratiques.

La première stratégie consiste à élargir le Régime de pensions du Canada (RPC) en relevant le maximum des gains annuels ouvrant droit à pension (actuellement de 47 200 $) ou le taux de remplacement du revenu (actuellement de 25 %), ou encore les deux.

La deuxième stratégie consiste à généraliser le recours aux régimes supplémentaires de retraite en faisant participer la catégorie de population cible à un ou plusieurs régimes avantageux qui complèteraient les régimes publics.

Le mémoire précise que même s’il est tentant de combiner les deux stratégies pour réformer le système de retraite, cela poserait un risque inacceptable en raison de la complexité de chaque approche, des difficultés d’application et des problèmes de communication.

« La grande complexité résultant du recours simultané aux deux stratégies risquerait d’anéantir les résultats de nombreuses années de recherche et de débats », explique M. Ambachtsheer.

Le mémoire fait référence à deux documents portant sur la réforme du système de retraite canadien : Improving Canada’s Retirement Saving : Lessons from Abroad, Ideas at Home, de Patrik Marier, publié en septembre par l’Institut de recherche en politiques publiques, et Expanding Canada Pension Plan Benefits: Assessing the Big CPP Proposals, de Jon Kesselman, publié en octobre par la School of Public Policy de l’Université de Calgary. L’étude de M. Kesselman porte sur la première stratégie, celle de M. Marier sur la deuxième.

M. Ambachtsheer ne se prononce pas en faveur d’une option en particulier. Il estime plutôt que l’une ou l’autre stratégie, bien conçue et appliquée, permettrait au Canada de se hisser du cinquième rang qu’il occupe actuellement (selon l’Indice mondial Mercer Melbourne sur les régimes de retraite) à la première place, dans la course mondiale à l’excellence du système de retraite.

La publication du mémoire précède la réunion des ministres des Finances du Canada, qui se tiendra en décembre à Kananaskis, en Alberta, et devrait porter sur la réforme du système de retraite.