L’arrivée prochaine de Donald Trump à la Maison-Blanche signifie probablement que la tendance baissière des taux obligataires appartient au passé, affirme Desjardins dans une note publiée mardi.

Son auteur, Mathieu D’Anjou, observe que partout sur la planète, ces taux ont « fortement avancé » à la suite de la victoire surprise du milliardaire républicain la semaine dernière. Ainsi, le taux des obligations fédérales américaines de 10 ans est passé en l’espace de quelques jours de 1,85 % à environ 2,25 %, soit son plus haut niveau depuis près d’un an.

Pour l’économiste principal du Mouvement, ce phénomène « reflète en partie un certain optimisme qui a aussi favorisé les marchés boursiers alors que les baisses d’impôts et les dépenses en infrastructures promises par le président élu pourraient se traduire par une accélération de la croissance économique américaine ».

À lire : Pourquoi les jeunes devraient investir (un peu) dans les obligations

L’inflation devrait s’accélérer

Toutefois, cette récente hausse des taux obligataires semble d’abord due au fait que les investisseurs anticipent de plus en plus une augmentation de l’inflation, relève-t-il.

En plus de privilégier des mesures très risquées pour stimuler l’économie, Donald Trump a annoncé son intention d’imposer des tarifs importants sur les biens importés de Chine et du Mexique, ce qui, si cette mesure est appliquée, se traduira par des prix plus élevés aux États‐Unis.

Selon Mathieu D’Anjou, une autre raison milite en faveur d’une hausse des taux obligataires : la forte dégradation des finances publiques américaines qui risque de se produire si les promesses du candidat Trump sont tenues.

À lire : Marchés obligataires : les investisseurs ont-ils la tête dans le sable?

À quelle vitesse les taux remonteront-ils?

Par conséquent, même si son élection « soulève plusieurs incertitudes », l’économiste prévoit que « les perspectives d’inflation plus élevées devraient convaincre la Réserve fédérale d’augmenter ses taux directeurs en décembre et à quelques reprises l’an prochain ».

« L’élection de Donald Trump semble confirmer que la longue tendance baissière des taux obligataires est maintenant terminée. […] La grande question est maintenant de savoir à quelle vitesse et jusqu’à quel niveau remonteront les taux d’intérêt. Il faudra aussi voir comment les autres banques centrales s’ajusteront à ce nouveau contexte », conclut Mathieu D’Anjou.

À lire : Comment faire un pied de nez aux faibles rendements?