L’impasse semble totale entre les syndicats et les élus sur la façon appropriée de revoir le financement des régimes de retraite des employés municipaux.

Les maires de Montréal et Québec sont venus renouveler leur appui inconditionnel, mercredi, au projet de refonte des régimes de retraite des employés municipaux tel que défini par le gouvernement.

Du même coup, le divorce entre le monde municipal et le monde syndical a paru consommé, alors que les grandes centrales, la CSN et la FTQ, sont venues elles aussi renouveler leur rejet catégorique du projet de loi 3. On parle même de menace à la paix sociale s’il est adopté tel quel.

Depuis longtemps, les maires Denis Coderre et Régis Labeaume font pression sur le gouvernement pour qu’il s’attaque au problème des déficits monstres des régimes municipaux de retraite à prestations déterminées, et mercredi ils sont venus dire qu’il fallait garder le cap contre vents et marées, malgré l’opposition des syndicats.

Le régime actuel est « immoral et insoutenable », a plaidé le maire de Québec, convaincu que si rien n’est fait ce sont les contribuables qui devront payer la note.

Le maire de Montréal a renchéri en disant qu’une restructuration des régimes de retraite était devenue « inévitable », compte tenu que le coût du régime pour la métropole grugeait pas moins de 12 pour cent du budget cette année.

Les centrales syndicales sont venues faire entendre un tout autre son de cloche que celui des maires.

Selon le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux, le gouvernement Couillard s’est placé « en rupture avec l’État de droit », en cherchant à briser rétroactivement des contrats négociés entre les parties.

À ses yeux, le projet de loi 3 est « fort probablement inconstitutionnel ».

Il a dénoncé l’« entêtement dogmatique » du gouvernement prêt à imposer sa loi pour des régimes de retraite « qui ne sont même pas en danger, capitalisés à plus de 85 % », un point de vue d’ailleurs partagé par la CSN.

En point de presse après son témoignage, en soirée, la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, a laissé planer la menace de troubles sociaux si Québec s’entête « de façon autoritaire » à adopter le projet de loi tel quel.

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