En prévision de la rencontre du ministre fédéral des Finances avec ses homologues provinciaux et territoriaux, prévue pour le 20 décembre en Alberta, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) leur a adressé une lettre afin de les inciter à discuter des moyens de renforcer le système canadien de revenu de retraite sans pour autant augmenter les cotisations au Régime de pensions du Canada (RPC).

Dans sa lettre, la FCEI s’est préoccupée du fait que certains ministres, dont le ministre fédéral des Finances Jim Flaherty, aient appuyé en juin dernier l’augmentation du RPC, ainsi que des propositions faites par des groupes tels que le Congrès du travail du Canada (CTC) en faveur d’un doublement des prestations du RPC. « Ces idées semblent négliger un élément déterminant », déclare Catherine Swift, présidente de la FCEI. « Il s’agit de l’incidence que la majoration des cotisations au RPC peut avoir sur l’économie, l’emploi et les salaires. »

Selon les recherches menées récemment par la FCEI, chaque fois que les cotisations au RPC sont haussées d’un point de pourcentage au-delà du taux actuel de 9,9 % partagé par les employeurs et les employés, on perdra 220 000 années-personnes d’emploi. De surcroît, la proposition du CTC engendrerait la perte de 1,2 million d’années-personnes d’emploi.

Un large pourcentage des petites et moyennes entreprises (PME), soit 71 %, s’oppose à l’augmentation obligatoire du RPC. « Cela n’est guère surprenant, car les PME subiront les hausses des cotisations d’AE dès 2011, en plus de l’augmentation du salaire minimum et des indemnisations des accidents du travail dans certaines provinces », renchérit Mme Swift. « Nous devrions tous nous inquiéter que les PME soient ainsi confrontées à une situation où leur coût par employé ne cesse d’évoluer sensiblement et où le ralentissement économique perdure. Elle décourage la création d’emplois. C’est pourquoi, au lieu d’imposer une autre charge sociale plus lourde, les gouvernements doivent veiller à ce que les Canadiennes et les Canadiens gardent leur emploi et disposent de ressources financières suffisantes afin de pouvoir épargner en vue de leur propre retraite d’abord et avant tout. »

La lettre demande aux ministres des Finances d’étudier l’écart grandissant entre les régimes de retraite de la fonction publique et les instruments de retraite disponibles aux autres Canadiens. « Les gouvernements devraient appliquer les mesures suivantes avant d’obliger les Canadiens à cotiser un sou de plus : mettre fin aux possibilités de retraite anticipée, assurer un partage égal et équitable des coûts liés à la retraite et des prestations offertes aux retraités, et faire preuve de transparence en rendant compte de toutes leurs obligations relatives aux prestations de retraite des fonctionnaires », affirme Mme Swift.

Si les gouvernements tiennent absolument à l’idée d’augmenter les cotisations au RPC, la FCEI leur recommande de le faire uniquement pour les employés et de maintenir les cotisations des employeurs au niveau actuel. « Après tout, même si une telle augmentation touche le salaire immédiat des employés, elle déplace simplement leur revenu actuel vers l’avenir », conclut Mme Swift. « Par contre, elle n’engendre aucun avantage futur pour les employeurs et ne représenterait pour eux qu’une autre hausse de taxes sur la masse salariale. »