La hausse de l’âge de la retraite fera grimper le nombre de personnes ainées vivant sous le seuil de la pauvreté au Canada.

C’est du moins la conclusion d’une étude du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) intitulée « Réformer la sécurité de la vieillesse – Effets et alternatives ».

Le gouvernement fédéral propose en effet d’augmenter l’âge d’admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse (SV) et du Supplément de revenu garanti de 65 à 67 ans afin d’assurer la viabilité des programmes publics de retraite.

Selon les auteurs de l’étude, cette hausse ferait passer le nombre d’individus de 65 à 66 ans vivant sous le taux de faible revenu de 6 % à 17 %.

Les auteurs ont proposé des réformes alternatives qui « pourraient permettre d’obtenir des effets semblables en termes de finances publiques sans entraîner pour autant de tels impacts sur les taux de faible revenu des aînés ».

L’une des propositions serait de diminuer le seuil de remboursement de la sécurité du revenu à 34 562 $ pour que débute un remboursement partiel de la SV, ce qui permettrait de récupérer 9,2 milliards de dollars.

En incluant les pertes de revenus tirés des impôts fédéral et provincial, « on obtiendrait un effet total sur les finances publiques comparable à celui prédit pour la réforme annoncée », soulignent les auteurs.

Les autres suggestions sont la diminution uniforme des prestations pour tous les individus admissibles et l’augmentation progressive des prestations à partir de 65 ans.

Selon le gouvernement fédéral, la réforme devrait permettre de réaliser des économies de 6,9 milliards de dollars par année.

Les provinces, quant à elles, devraient néanmoins subir des pertes de revenus d’impôts de 456 M$ et devront verser des prestations d’aide sociale supplémentaires de l’ordre de 164 M$, souligne l’étude.