La majorité des employeurs du Québec seraient prêts à absorber les coûts supplémentaires occasionnés par la bonification du Régime de pensions du Canada (RPC), selon un sondage de Mercer.

Des quelque 70 organisations interrogées par la firme, 60 % indiquent préférer la réforme fédérale à celle plus modeste proposée par le ministre des Finances Carlos Leitao pour le Régime de rentes du Québec (RRQ). En effet, seulement 25 % des répondants privilégient cette deuxième option, alors que 15 % favorisent le statu quo.

« La plupart des entreprises préfèrent que les prestations des deux régimes soient uniformes, quitte à devoir absorber des coûts un peu plus élevés », a expliqué F. Hubert Tremblay, conseiller principal chez Mercer, en marge d’une conférence organisée par la firme mardi à Montréal. Il concède toutefois que les entreprises qui ont une marge de manœuvre plus faible pour absorber ces coûts supplémentaires militent davantage en faveur du scénario Québec ou du statu quo.

Le scénario Québec trop modeste

Considérant que 60 % des travailleurs canadiens ne peuvent compter que sur les régimes publics et leur épargne personnelle pour leurs revenus de retraite, Mercer estime que Québec devrait s’aligner sur la réforme du RPC. « L’approche de Québec pour le RRQ est trop modeste en regard des besoins des travailleurs », a affirmé M. Tremblay.

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L’exonération de la bonification pour les gains inférieurs à 27 540 $ pourrait par ailleurs entraîner des complications pour les travailleurs autonomes, qui constitueront près de la moitié de la main-d’œuvre au pays d’ici 2050, selon la firme.

Québec devrait aussi sérieusement envisager de faire graduellement passer l’âge normal de la retraite de 65 à 67 ans et d’introduire un mécanisme d’ajustement de l’indexation pour garantir une meilleure équité intergénérationnelle dans le régime.

Des régimes CD mieux adaptés

À l’heure actuelle, l’actif des régimes de capitalisation ne représente que 5 % de l’actif total des régimes de retraite au pays. Mais leur croissance est rapide, et les promoteurs devront s’assurer que ces régimes répondent toujours aux besoins en évolution de leurs employés. Les femmes, par exemple, auront besoin de 25 % de plus d’épargne que les hommes pour la retraite en raison de leur plus grande espérance de vie. Or, le design des régimes CD ne tient pas compte de ce facteur.

Avec des jeunes employés qui suivent des parcours professionnels de plus en plus atypiques, les promoteurs devront redoubler d’ardeur pour les mobiliser et les intéresser à l’épargne-retraite. « Ces employés vont avoir besoin d’aide. Il va falloir mieux comprendre ce qu’ils entendent par retraite et s’ajuster à cette nouvelle perception », a indiqué F. Hubert Tremblay.

L’avenir des régimes CD selon Mercer :

  • Placements de grande qualité à moindre coût
  • Technologie favorisant la mobilisation des employés
  • Produits flexibles pour convertir l’épargne en revenu de retraite
  • Expertise et taille pour obtenir de meilleurs résultats financiers
  • Régimes axés sur les moments clés des employés (mariage, achat d’un maison, promotion, etc.)

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