Quelles seraient les meilleures façons pour les gouvernements d’aider les Canadiens à épargner pour leur retraite ? Le contrôle des dépenses publiques et la réduction des impôts constitueraient les premières mesures à adopter, estiment près de 60 % des travailleurs québécois sondés par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Au Québec, seuls 15 % des travailleurs croient qu’une hausse obligatoire des cotisations au RRQ serait une bonne façon de les aider à épargner davantage en vue de la retraite. D’autres options récoltent nettement plus la faveur populaire comme la création de nouveaux incitatifs à épargner (47 %) et le développement de nouvelles options volontaires d’épargne-retraite (35 %).

Au Québec, si le contrôle des dépenses en vue d’une réduction des impôts arrive au premier rang des opinions exprimées, le fait d’inciter les institutions financières à réduire leurs frais de gestion des produits de retraite occupe la seconde place (31 %) et la création de nouvelles options volontaires d’épargne-retraite arrive en 3e position (29 %).

«Les travailleurs et leurs employeurs ne mettent pas plus d’argent de côté en vue de la retraite pour la simple et bonne raison qu’ils n’en ont pas les moyens», a indiqué Martine Hébert, vice-présidente, Québec et porte-parole nationale de la FCEI.

C’est du moins ce qu’affirment 66 % de la population du Québec et 73 % des propriétaires de PME sondés par la FCEI.

L’étude de la FCEI montre aussi que, si les travailleurs québécois étaient contraints de cotiser davantage au RRQ, 36 % d’entre eux verraient réduite leur capacité à se procurer des biens essentiels, tels que la nourriture ou le logement. Une proportion similaire (38 %) aurait moins de moyen pour contribuer à d’autres outils d’épargne-retraite. Par ailleurs, dans une telle éventualité, les deux tiers des chefs d’entreprise au Québec devraient geler ou réduire les salaires de leurs employés.

«À la lumière de ces résultats, les ministres des Finances devraient se demander SI une hausse obligatoire des cotisations au RPC/RRQ est une bonne idée plutôt que de chercher uniquement à déterminer QUAND il faudrait l’imposer. Cela fait des années que les gouvernements discutent de cette question, mais s’est-on vraiment donné la peine de demander aux contribuables s’ils appuyaient cette idée ?» s’interroge Mme Hébert.

Conseil du patronat

Séparément, dans une letter adressé aux ministres des Finances du pays, à la veille de leur recontre annuelle, le Conseil du patronat du Québec a exprimé ses préoccupations quant à une éventuelle bonification du régime des rentes et du RPC.

L’organisme « réitère sa ferme opposition à toute augmentation du fardeau des employeurs québécois et canadiens au chapitre des taxes sur la masse salariale et à toute hausse des cotisations aux régimes de retraite publics qui ne seraient pas compensées par une révision des avantages accordés par ces programmes ou par une baisse équivalente des cotisations dans d’autres programmes ».

Le Conseil du patronat estime que la proposition de bonification du RPC/RRQ « ne répond pas nécessairement à un besoin réel et risque, au contraire, d’avoir des impacts négatifs sur l’activité économique, les investissements, les emplois et les salaires, particulièrement si certaines provinces ou certains territoires choisissaient de faire cavalier seul et d’offrir un système de retraite plus généreux qu’ailleurs au pays ».