Selon l’indice 2011 mondial Mercer Melbourne sur les systèmes de régimes de retraite, le Canada a conservé le cinquième rang dans une comparaison mondiale des systèmes de régimes de retraite, mais une importante réforme reste à faire pour aider les Canadiens à accumuler une épargne-retraite suffisante et pour soutenir financièrement une population vieillissante.

Selon cet indice, beaucoup de systèmes de régimes de retraite du monde subissent de fortes pressions et même les systèmes les plus perfectionnés de revenu de retraite nécessitent une réforme continue afin de demeurer assez robustes pour soutenir le vieillissement de la population.

La valeur de l’indice canadien a accusé un léger déclin, passant de 69,9 en 2010 à 69,1 en 2011, en raison d’une certaine baisse pour ce qui est des sous-indices touchant la suffisance, la viabilité et l’intégrité, mais n’a montré aucun changement notable par rapport aux dernières années. Les Pays-Bas ont conservé le premier rang de l’indice. L’Australie s’est hissée au deuxième rang mondial, faisant passer la Suisse au troisième rang.

Aucun système parfait
Comme l’indique l’indice, il n’existe pas de système de revenu de retraite parfait. La cote A n’a été accordée à aucun pays, et dix pays ont obtenu soit un C (lacunes ou risques majeurs) ou un D (faiblesses ou omissions majeures). Toutefois, l’indice peut fournir des leçons et des explications utiles sur la façon dont les pays se débattent avec les défis économiques et sociaux liés au vieillissement de la population.

M. David Knox, associé principal chez Mercer et auteur du rapport, affirme qu’en ces temps d’incertitude économique, le risque que les gouvernements ne soient plus en mesure de soutenir financièrement leur population vieillissante devient de plus en plus réalité, à moins qu’une importante réforme des régimes de retraite ne soit effectuée dès maintenant.

« Les meilleurs systèmes de régimes de retraite adoptent une approche à plusieurs piliers pour répartir ces risques à long terme entre les gouvernements, les employeurs et les individus. De plus, une telle approche est particulièrement appropriée en périodes d’incertitude économique comme celle que nous traversons », a-t-il déclaré.

« Avec le Régime de rentes du Québec et de pensions du Canada, la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, les régimes de retraite d’employeurs et les REER individuels, le Canada a en place un excellent cadre de travail à plusieurs piliers pour l’épargne-retraite », ajoute Michel St-Germain, membre du partenariat du domaine Régimes de retraite, gestion des risques et finance chez Mercer à Montréal.

Cependant, le système de retraite du Canada peut encore être amélioré, estime M. St-Germain. « Nous encourageons les décideurs politiques à axer leurs efforts sur l’augmentation de la protection des régimes de retraite pour les employés à revenu moyen du secteur privé, car dans ce groupe, l’épargne-retraite continue de diminuer », a-t-il déclaré.

L’indice, qui en est à sa troisième année, est passé de 11 à 16 pays et couvre désormais plus de la moitié de la population mondiale. Il étudie objectivement tant les composantes du financement public que celles du financement privé de chaque système de régime de retraite ainsi que l’épargne et les actifs personnels extérieurs au système de régime de retraite. Il est produit par Mercer et l’Australian Centre for Financial Studies et financé par le gouvernement de Victoria en Australie. Il est déterminé en fonction de plus de 40 indicateurs regroupés sous trois sous-indices : la suffisance, la viabilité et l’intégrité.

Trois éléments à améliorer
D’après l’enquête, la valeur globale de l’indice du système canadien pourrait être améliorée par l’augmentation de la protection des employés dans les régimes de retraite d’employeurs, peut-être au moyen d’un système plus efficient. De plus, le système canadien pourrait mettre en place un mécanisme visant à repousser l’âge d’admissibilité à une rente du régime d’État, qui se situe actuellement à 65 ans, afin de tenir compte de l’augmentation de l’espérance de vie. Enfin, il pourrait aussi accroître le niveau d’épargne des ménages.

M. Knox poursuit : « Chaque pays doit tenir compte de sa propre situation sociale, économique, politique, culturelle et historique, mais malgré les différences dans l’histoire et le développement du système de chaque pays, certains défis sont communs au niveau mondial. »

Parmi les réponses aux défis mondiaux communs, notons les suivantes :

  • repousser l’âge de la retraite ou de l’admissibilité à une rente du régime d’État pour tenir compte de la prolongation de l’espérance de vie, tant actuelle que future, et réduire ainsi les coûts pour le pilier de financement public des rentes;
  • promouvoir une plus forte participation de la main-d’œuvre plus âgée, y compris la retraite progressive;
  • encourager ou exiger un niveau plus élevé d’épargne-retraite, tant dans les systèmes de régime de retraite qu’à l’extérieur de ceux-ci, pour réduire la dépendance future aux régimes de retraite publics;
  • augmenter la participation des employés et des travailleurs autonomes dans le système privé de régime de retraite, reconnaissant que beaucoup d’individus n’épargneront pas pour l’avenir sans y être obligés ou sans adhésion automatique;
  • réduire la sortie de fonds du système d’épargne-retraite avant la retraite, de sorte que les fonds épargnés, souvent avec un incitatif fiscal associé, servent à procurer un revenu de retraite.

Résultats par valeur globale de l’indice