Beaucoup d’employeurs n’envisagent pas de couvrir les nouveaux services offerts par les pharmaciens québécois, à moins d’en être obligés par la loi, affirme un sondage éclair mené par Towers Watson.

Rappelons que dès le 3 septembre dernier, les pharmaciens devaient commencer à offrir de nouveaux services professionnels en vertu de la Loi 41. Or, l’entrée en vigueur de la loi a été reportée.

En août, la décision de Québec de couvrir les services par l’assurance médicaments au lieu de la Régie de l’assurance maladie a suscité des critiques.

On ignore pour l’instant dans quelle mesure les régimes privés d’assurance médicaments devraient financer les coûts additionnels que supposent ces services.

Towers Watson a profité de ce délai pour réaliser un sondage afin de savoir que feraient les employeurs si on ne les contraignait pas à couvrir les services par leur régime d’assurance collective.

« C’est toujours un compromis que d’offrir un régime qui ajoute de la valeur pour l’employé et répond à leurs besoins, tout en gardant les paramètres des coûts, constate Christiane Bourassa, conseillère principale à Towers Watson en entrevue avec Avantages. On voit que les employeurs ne seraient pas automatiquement prêts à absorber les coûts additionnels. »

En effet, 48 % des participants au sondage ont affirmé qu’ils n’auraient pas l’intention de couvrir quelque coût que ce soit relativement aux nouveaux services pour leurs employés.

Quelque 45 % ont dit qu’ils ne couvriraient qu’une partie des services ou des frais.

Seulement 7 % des employeurs auraient l’intention de couvrir tous les frais pour tous les services.

Quant aux retraités, la grande majorité (81 %) ne couvrirait pas les nouveaux services offerts dans les régimes d’assurance collective.

« Ce n’est certainement pas un jugement sur le fait que les pharmaciens donnent ces nouveaux services, ce qui permet de désengorger le système de santé, ajoute Mme Bourassa. Les employeurs ne sont pas en désaccord avec le principe en soi. Mais, dans l’application, cela ajoute des coûts additionnels. Le désengagement de l’État dans ses services qui étaient auparavant payés est un souci pour l’employeur. »

L’on constate aussi que, dans le cas de 77 % des employeurs, les coûts additionnels seraient partagés entre employeur et employé. Seulement 9 % assumeraient entièrement ces coûts. Quelque 14 % auraient l’intention de mettre en place d’autres mesures de contrôle de coûts.

Ce sondage éclair a été mené en septembre auprès d’une cinquantaine de grandes compagnies de partout au Canada et qui ont des opérations au Québec.