S’ils devaient financer des soins de longue durée, une large majorité de Québécois (70 %) seraient pris de court, constate l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP). Les Canadiens des autres provinces ne sont guère plus préparés : 74 % d’entre eux ne disposent d’aucune protection en ce sens.

Ces données proviennent d’un sondage réalisé pour le compte de l’ACCAP au début du mois auprès de 1501 Canadiens.

Elles révèlent notamment que 64 % des Québécois croient que les programmes publics de soins de santé couvrent la moitié ou plus des coûts des soins de longue durée. Cette méconnaissance du fonctionnement du régime gouvernemental de santé inquiète l’ACCAP.

« Non seulement le système actuel n’a pas la capacité requise pour l’avenir, mais les soins de longue durée sont trop souvent dispensés dans un cadre mal adapté aux besoins des patients », indique l’ACCAP. D’après le sondage, 84 % des Québécois préféreraient recevoir leurs soins à domicile.

L’ACCAP note que les Canadiens ne se sont pas correctement préparés à supporter, le moment venu, les coûts des soins de longue durée. « Les baby-boomers avancent en âge et, à moins d’agir au plus vite, ils seront loin d’avoir ce qu’il leur faut pour financer ces soins. Les gouvernements et les Canadiens doivent travailler ensemble en vue de combler le déficit de financement grâce à une prestation plus efficace des soins de longue durée », signale l’organisme.

Selon l’ACCAP, le coût associé à la prestation de tels soins à la génération vieillissante des baby-boomers frôlera 1 200 milliards de dollars. Or, les programmes et le financement publics actuels couvriront à peu près la moitié seulement du total. Il en résultera un déficit de financement de 590 milliards de dollars, ce qui équivaut à environ 95 % de l’ensemble des régimes enregistrés d’épargne individuels détenus au Canada aujourd’hui.

Face à ce déficit, et pour améliorer les soins prodigués, l’ACCAP souhaite que :

  • Les gouvernements contribuent à combler l’écart de financement en assurant une prestation plus efficace des soins de longue durée aux Canadiens.
  • Le gouvernement fédéral mette en place un instrument d’épargne semblable au REEE ou qu’il offre aux personnes souscrivant à un contrat d’assurance de soins de longue durée des avantages fiscaux.
  • Les Canadiens soient encouragés à se protéger eux-mêmes contre de possibles coûts élevés associés à des soins de longue durée, ceci avec l’aide des gouvernements.
  • Afin de répondre à la demande accrue de ressources (lits pour soins de longue durée, professionnels de la santé et bénévoles, etc.), les secteurs public et privé travaillent ensemble pour trouver des solutions.
  • Le financement de ces soins soit affecté directement aux individus.
  • Les prix des services fournis par le secteur privé ne soient pas réglementés et que les fournisseurs privés soient soumis à une réglementation appropriée.

Dans son Rapport sur les soins de longue durée, l’ACCAP rappelle c’est le vieillissement de la population qui pèsera le plus sur l’infrastructure canadienne des soins de longue durée. Selon des données de Statistique Canada, une personne sur dix âgée de 55 ans et cinq personnes sur dix âgées de 75 ans auront besoin de soins de longue durée. On peut également lire dans ce rapport que 225 000 personnes fêtent leur 65 ans chaque année, et que 7 % (300 000) de ces personnes de 65 ans vivent dans un établissement de soins de santé. On estime qu’en 2036, un million de Canadiens souffriront de démence (contre 450 000 en 2012) et que 750 000 Canadiens âgés de plus de 65 ans résideront dans des établissements prodiguant des soins de longue durée. C’est pourquoi, selon l’ACCAP, « il importe que les gouvernements, les fournisseurs de soins et les particuliers canadiens eux-mêmes prennent sans attendre les mesures qui s’imposent pour que l’on puisse à l’avenir répondre à la demande en matière de soins de longue durée ».

Pour lire le rapport dans son intégralité, cliquez ici.