Pour combattre efficacement les troubles de santé mentale dans les milieux de travail, les entreprises doivent organiser le travail de façon à favoriser le soutien social entre collègues.

C’est le postulat de Christophe Dejours, professeur en psychodynamique du travail au Conservatoire nationale des arts et métiers, en France. Dans un blog sur le Huffington Post, il soutient que « ma santé mentale au travail ne dépend pas que de moi-même, de mes talents et de mes faiblesses personnelles. Elle dépend fondamentalement aussi des autres, de la confiance, de la loyauté et de la solidarité mises au service de l’œuvre commune ».

Ainsi, organiser le travail autrement et rétablir des rapports de qualité entre les salariés et l’organisation du travail peut engendrer des améliorations « spectaculaires » en matière de santé mentale, dit-il.

Plus concrètement, le chercheur prône une structure organisationnelle qui permet à chaque équipe de travail de délibérer afin d’établir ses propres règles de fonctionnement. « Une équipe infirmière, dans tel service, adopte des règles qui ne sont pas les mêmes que dans le service d’à côté. Et c’est une très bonne chose », explique-t-il.

Meilleure productivité et engagement solidifié

Ce que M. Dejours appelle des « règles de travail élaborées par délibération collective » contribuent à améliorer la productivité, puisque tous les travailleurs souhaitent que leur travail soit efficace. Elles ont également un effet positif sur l’engagement, étant donné que chaque employé a le sentiment de pouvoir apporter sa contribution personnelle à « l’œuvre commune ».

Quelques expériences réalisées dans ce champ d’étude au cours des dernières années ont abouti, mentionne Christophe Dejours, à des effets « spectaculaires » à la fois en accroissement de la productivité et sur l’amélioration de la santé mentale au travail.

« Lorsque la coopération existe, la solitude est conjurée, et l’on bénéficie de l’entraide, de la prévenance, du savoir-vivre et de la solidarité des autres. L’élément décisif en matière de prévention des pathologies mentales au travail, c’est la coopération », soutient le chercheur.