Trois des syndicats représentant les employés d’Air Canada, soit les TCA, le SCFP et l’AIMTA, ont émis une déclaration commune dans laquelle ils demandent à Air Canada de cesser d’attaquer le régime de retraite de ses travailleurs au cours de l’actuelle ronde de négociations contractuelles.

Dans cette déclaration, les syndicats affirment qu’ils sont bien décidés à maintenir le modèle actuel du régime de retraite, bien que les détails exacts du régime restent à négocier.

Plus récemment, afin d’aider le transporteur à contrer les difficiles conséquences économiques de la crise financière mondiale de 2008-2009, les travailleurs et leurs syndicats ont accepté un report de cotisations considérables au régime de retraite qui auraient autrement été requises en vertu de la loi fédérale sur les pensions (une reprise d’un report semblable qui avait été mis en application en 2003-2004).

Maintenant, alors que l’économie et les résultats financiers d’Air Canada continuent de se rétablir, le personnel d’Air Canada a reçu des demandes agressives de diminutions dramatiques et permanentes des prestations de retraite pour les employées et employés actuels – ainsi qu’une demande parallèle d’éliminer le régime de retraite à prestations déterminées pour les nouveaux employés.

« La société utilise le déficit actuel du régime (laissant entendre une hausse des cotisations de l’employeur dans les prochaines années) comme preuve que le régime serait non viable », souligne les syndicats.

Les syndicats rappellent que les employés d’Air Canada ont aidé la société à faire face à ces déficits en acceptant des règles spéciales permettant à Air Canada de reporter le remboursement du déficit. L’objectif des reports n’était pas de fournir à la société une excuse pour éliminer les prestations de retraite. L’objectif était d’offrir à la société la possibilité de respirer un peu sur le plan financier à des moments déterminants de son histoire, dans l’attente et selon la promesse explicite que la société allait subséquemment rattraper le temps perdu avec des cotisations supplémentaires une fois que les circonstances financières se seraient améliorées.

« Le régime de retraite à prestations déterminées d’Air Canada est viable pourvu qu’Air Canada assume ses obligations légales et morales de financer adéquatement le régime, complété évidemment par les cotisations des employés », a révélé la déclaration.

Si bon pour les dirigeants, bon pour les employés
Le fait que les hauts dirigeants d’Air Canada continuent de recevoir des crédits extrêmement généreux pour leur régime de retraite à prestations déterminées infirme la prétention que les régimes de retraite à prestations déterminées ne sont plus possibles ni souhaitables.

« Si de riches dirigeants d’entreprise peuvent profiter de la sécurité et de la certitude d’un régime de retraite à prestations déterminées, alors les travailleurs qui offrent les services assurant le succès d’Air Canada le peuvent aussi.»

Les travailleurs d’Air Canada et leurs syndicats sont totalement déterminés à maintenir l’intégrité du modèle actuel du régime de retraite. Bien que les aspects précis du régime sont évidemment déterminés par le biais du processus normal de négociation collective, la structure fondamentale du régime de retraite n’est pas à négocier. Avec cette déclaration commune, les dirigeants du SCFP, des TCA et les unités de négociation de l’AIM chez Air Canada affirment leur détermination commune à préserver le régime de retraite à prestations déterminées d’Air Canada pour les retraités actuels, les employés actuels, de même que pour les futurs employés.

« Nous allons faire du maintien du régime, y compris des cotisations de l’employeur qui sont la conséquence nécessaire des reports de financement antérieurs, une priorité centrale de nos prochaines négociations collectives avec Air Canada. Et nous nous appuyons sur la solidarité la plus déterminée et active de nos membres pour défendre le régime de retraite contre les demandes illégitimes de la compagnie de réduire les prestations et d’introduire une structure à deux niveaux », a lancé les trois syndicats.