Distraits et écrasés par les processus, les employés canadiens sont moins productifs et engagés qu’ils le devraient, et ils n’hésitent pas à l’admettre.

Selon un récent sondage d’ADP Canada, 49 % des travailleurs au pays déclarent ne pas être aussi productifs qu’ils le souhaiteraient et estiment qu’ils pourraient s’investir davantage dans leur travail. Trois causes principales ont été identifiées pour expliquer ces résultats : la distraction, l’excès de processus et la complaisance exagérée.

Des distractions omniprésentes

Pas moins de 43 % des employés ont affirmé que la distraction est la cause principale de leur faible rendement au travail. Les jeunes employés âgés de 18 à 25 ans sont beaucoup plus susceptibles d’avoir de la difficulté à se concentrer sur leurs tâches (49 %) que leurs collègues de 55 à 64 ans (36 %).

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« La distraction peut découler de nombreux éléments : des bureaux mal aménagés, du multitâche trop ambitieux et l’omniprésence des médias sociaux », explique Perlina Turgeon, Directrice, Service à la clientèle, Comptes nationaux chez ADP Canada. « Chaque situation est différente, mais les employeurs devraient d’abord examiner ce qu’ils peuvent contrôler, comme les espaces de travail bruyants ou encombrés, et ensuite voir à ce que leurs employés peuvent contrôler. »

Des processus à n’en plus finir

Pour expliquer leur déficit de productivité, 35 % des répondants se sont plaints d’un excès de processus internes, ce qui inclut des flux de travaux fastidieux, de la paperasserie et des goulots d’étranglement organisationnels. À noter que les processus contraignants irritent de façon presque égale tous les travailleurs canadiens, peu importe leur âge, leur région, leur sexe et leur niveau de scolarité.

« Dans ce cas, les outils qui automatisent les tâches répétitives peuvent changer la donne, soutient Mme Turgeon. Étant donné les répercussions énormes de cette perte de productivité, les employeurs devraient se concentrer sur la rationalisation des processus et la réduction des obstacles à la productivité. »

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Travailler plus? Pas besoin!

La troisième cause de faible productivité au travail identifiée par le sondage est plus étonnante : plus du quart (27 %) des employés interrogés ont indiqué qu’ils n’ont tout simplement pas besoin de travailler plus efficacement pour accomplir leurs tâches. Pour Perlina Turgeon, il s’agit d’un signe indéniable de « complaisance exagérée ». Cette problématique est présente de façon assez constante chez tous les groupes d’âge, mais semble affecter davantage les femmes (30 %) que les hommes (25 %).

« Bien que dans certains cas la complaisance puisse être attribuée à l’employé, elle découle plus souvent de problèmes comme le manque de formation ou de ressources, ou le faible taux d’engagement des employés. Il s’agit alors incontestablement de problèmes de gestion », affirme Mme Turgeon.

Les répondants ont aussi identifié d’autres causes pouvant expliquer leur déficit de productivité, comme l’ennui (20 %), le manque de ressources ou d’outils (20 %), la charge de travail énorme (15 %) et les lacunes sur le plan de la formation (10 %).

« Tandis que les entreprises canadiennes font face à une reprise sans création d’emplois alliée à une concurrence mondiale accrue, l’amélioration de la productivité de la main-d’œuvre devrait représenter une priorité absolue pour les employeurs, indique Perlina Turgeon. La plupart du temps, les employeurs sont en mesure d’aborder ces questions de productivité et doivent le faire, peu importe si ces problèmes sont ancrés dans la culture ou les processus. »

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