La forte croissance de l’économie canadienne et du marché de l’emploi devrait théoriquement être synonyme de pénurie de main-d’œuvre et, par ricochet, de hausses salariales importantes. Mais c’est loin d’être le cas, selon un rapport d’Aon.

Avec une hausse moyenne de 2,8 %, les salaires de base augmenteront à peine plus en 2018 que l’an passée (2,7 %). L’enquête réalisée auprès de 378 entreprises canadiennes révèle également que les dépenses concernant la rémunération variable, les primes par exemple, devrait représenter 12,2 % de la masse salariale l’an prochain, en légère baisse par rapport à 2017. Seules 0,9 % des entreprises sondées prévoient un gel salarial en 2018.

Les faibles hausses salariales attendus s’expliquent par le fait que les employeurs gardent le cap sur l’augmentation du rendement et l’atténuation des risques, indique Aon.

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« Si les données sur la rémunération demeurent modestes au pays, elles sont tout de même meilleures que celles observées au creux de la crise du pétrole il y a deux ans », tempère toutefois Suzanne Thomson, conseillère principale, Solutions mondiales pour les données à Aon Hewitt. « Il y a moins de gels des salaires, et l’engagement envers la rémunération variable se maintient, ce qui permet aux employeurs d’attirer, de fidéliser et de récompenser les employés les plus performants. »

L’enquête observe d’ailleurs que le rendement est le principal facteur influant sur les décisions prises par les entreprises canadiennes au chapitre de la rémunération. En moyenne, les employés les plus performants ont reçu une augmentation de 4,3 % en 2017, comparativement à 2,7 % pour l’ensemble des paliers de rendement.

Les augmentations de salaires supérieures à la moyenne devraient se retrouver dans les secteurs du génie, des mines et des services professionnels (3,3 % respectivement) ainsi que dans ceux de l’automobile et des produits forestiers et papetiers (3,1 % respectivement), tandis que les hausses inférieures à la moyenne devraient toucher les secteurs de l’énergie et des soins de santé (2,5 %) et celui des télécommunications (2,3 %).

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