Les travailleurs québécois paient la majeure partie des 28,3 milliards de dollars que le gouvernement perçoit en taxes sur la masse salariale, conclut une étude de l’Institut économique de Montréal.

Parmi les provinces canadiennes, c’est au Québec que les niveaux de taxes sur la masse salariale sont globalement les plus élevés, soit environ 21 % de plus qu’en Ontario.

« Au cours de la dernière année, pour chaque tranche de 100 dollars en salaires, les employés et les employeurs québécois ont dû verser 22,15 $ en taxes sur la masse salariale et en charges sociales aux différents paliers de gouvernement. On parle de 28,3 milliards de dollars au total, soit plus de 7000 $ par travailleur », explique Yanick Labrie, auteur de l’étude et économiste à l’IEDM.

Même si la majorité de ces sommes sont versées par les employeurs, ce sont rarement eux qui en portent ultimement le fardeau. Ils refilent bien souvent ces taxes à leurs clients en haussant les prix, à leurs actionnaires en diminuant leurs dividendes, ou à leurs employés en limitant les hausses de salaire. L’IEDM estime que la dernière option est la plus plausible en raison de la mobilité plus restreinte des travailleurs par rapport aux biens et services et aux capitaux.

« Les études empiriques menées au Canada le confirment: entre 87 % et 100 % des taxes sur la masse salariale finissent par être assumées par les employés. La situation est d’autant plus préoccupante lorsqu’on constate l’écart qui existe déjà au chapitre de la rémunération entre les travailleurs québécois et ceux des autres provinces. Il serait souhaitable que parmi les recommandations de la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise, les salariés puissent bénéficier d’une réduction de ces taxes », conclut Yanick Labrie.

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