L’élection de Donald Trump pourrait avoir une incidence négative sur les rendements et tirer à la hausse le niveau de risque des investissements au cours des prochaines années, estime la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Le Devoir rapporte que l’équipe de gestionnaires de l’investisseur institutionnel a identifié un certain nombre de conséquences que pourrait avoir le changement d’administration aux États-Unis sur les rendements, la croissance et l’inflation.

« À ce moment-ci, il est difficile de dire comment ça va vraiment affecter les rendements. Mais si je devais résumer, ça serait sans doute des rendements un peu plus faibles que ces dernières années avec, en plus, beaucoup de risques », a expliqué vendredi le premier vice-président et chef des placements, Roland Lescure, lors d’un colloque sur les régimes de retraite organisé par l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP).

Le retour de la volatilité

Au lendemain de l’élection, le 9 novembre, la Caisse avait diffusé un bref communiqué expliquant que les résultats du scrutin « augmentent le niveau d’incertitude dans l’économie mondiale » et que les investisseurs devaient s’attendre à « plus de volatilité ». La volonté de Donald Trump de mettre en place des mesures protectionnistes et de renégocier des traités de libre-échange, tels que l’ALENA, a de quoi inquiéter les marchés.

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« Ça fait maintenant plus d’un an que la volatilité est revenue, et ça va se poursuivre dans les trimestres qui viennent au fur et à mesure qu’on arrive à réaliser l’ampleur de ce changement politique », a dit M. Lescure lors du même colloque, rapporte Le Devoir.

« Comme investisseur, on a eu un véritable vent de dos au cours des 30 dernières années, avec la déréglementation, la baisse des taux d’intérêt, la désinflation, l’endettement, etc. Tout ça nous a beaucoup aidés, a-t-il ajouté. Ce vent de dos, il n’est pas loin d’arriver à terme, s’il ne l’a pas fait il y a quelque temps. »

En août dernier, la Caisse a dévoilé un rendement de 2 % pour le premier semestre de l’année.

Du positif?

Les engagements de Trump du côté des infrastructures et des baisses d’impôt pourraient en revanche avoir un effet positif sur la croissance, a souligné M. Lescure.

Dans une note d’analyse citée par Le Devoir, la Banque CIBC estime que la croissance américaine pourrait d’ailleurs atteindre 2,1 % en 2018, deux dixièmes de plus que prévu. L’institution financière a aussi évoqué la possibilité qu’une potentielle réduction des échanges commerciaux entre les États-Unis et le Mexique puisse profiter à certaines entreprises canadiennes.

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