Au cours des 15 à 20 dernières années, le choix d’un fonds par défaut approprié a fait l’objet de nombreuses discussions dans l’industrie. Le comportement financier observé historiquement chez les participants démontre qu’une proportion considérable d’entre eux ne prennent jamais de décisions de placement et laissent leurs actifs dans l’option par défaut.

Plusieurs employeurs offrent un régime de retraite ou d’épargne-retraite collectif pour attirer et conserver les meilleurs employés, et pour aider leurs employés à épargner en vue d’atteindre un revenu de retraite adéquat. Selon les options de fonds par défaut qui leur sont offertes, les participants qui adhèrent à un régime sans choisir une répartition de leurs placements risquent de rater les possibilités de croissance qu’offre le marché ou de ne pas atteindre leur objectif de retraite.

Jusqu’à récemment, les fonds par défaut au titre des régimes à cotisations déterminées étaient habituellement des produits de placement à court terme et à faible risque, tels des fonds du marché monétaire et des comptes à intérêt quotidien, offerts pour recevoir les cotisations des participants qui n’avaient pas encore choisi les fonds qui leur conviennent.

L’inconvénient des options par défaut à faible risque est que leur taux de rendement est peu élevé, ce qui signifie qu’il est probable que la croissance de l’épargne-retraite des participants qui investissent par défaut dans ces fonds ne suive pas le rythme de l’inflation et que leur revenu de retraite soit insuffisant. Les répondants de régime peuvent alors faire face au risque de ne pas respecter leurs responsabilités fiduciaires.

Faire un choix

Les répondants recherchent constamment des options pour aider les participants à faire croître leur épargne. On retrouve actuellement sur le marché des options de fonds par défaut intéressantes pour les répondants, conçues pour réduire les effets de l’inflation tout en maximisant la croissance de l’épargne-retraite :

Fonds équilibrés

Quelques répondants mettent en place des fonds équilibrés à titre d’option par défaut, lesquels sont composés d’actions et d’obligations et offrent aux participants plus de stabilité et de plus grandes possibilités de croissance. Les fonds équilibrés sont généralement conçus pour répondre à trois profils de risque différents : prudent, modéré et énergique. Cependant, leur composition de l’actif ne se rajuste pas automatiquement pour devenir plus prudente au fur et à mesure que le participant approche de la retraite. C’est au participant que revient la tâche importante de prendre les décisions qui s’imposent.

Fonds à date cible

Comme les fonds à date cible (FDC), les placements des participants sont automatiquement rajustés en fonction de l’année de leur retraite, les fonds à date cible (FDC) constituent une option appropriée tant pour les participants qui ne prennent pas une part active dans les décisions de placement que pour ceux qui ont peu de connaissances en matière de placement. De plus, grâce à sa simplicité, il est plus facile pour les répondants de mettre en œuvre un FDC et d’en communiquer aux participants les renseignements relatifs, ce qui leur permet de satisfaire aux exigences en matière de gouvernance du régime. Les FDC posent toutefois problème en ce sens qu’ils ne tiennent pas compte de la tolérance au risque personnelle des participants.

Fonds à risque cible

Parmi les options par défaut semblables, il existe des fonds à risque cible (FRC) qui tiennent compte de la tolérance au risque des participants au moment de l’adhésion. Ces fonds sont rééquilibrés automatiquement pour conserver la répartition de l’actif initiale au fil du temps. Le problème avec les FRC est que la composition de l’actif ne se rajuste pas automatiquement pour devenir plus prudente à l’approche de la date de retraite des participants. De plus, il serait peut-être irréaliste pour les répondants de s’attendre à ce que les participants qui ne prennent pas une part active dans la gestion de leur régime remplissent et passe en revue le questionnaire sur le profil d’investisseur exigé au titre de ces fonds pour déterminer leur tolérance au risque et le fonds à risque cible approprié.

Solution mixte (FDC et FRC)

De plus en plus, les répondants incluent les FDC et les FRC aux termes de leurs régimes pour offrir une diversification au sein d’un seul fonds. Il s’agit d’excellentes options pour les participants qui préfèrent laisser les décisions de placement aux mains d’experts et qui souhaitent obtenir le rendement que procurent plusieurs investissements sans avoir à en suivre eux-mêmes l’évolution. En combinant des placements qui réagissent de manière indépendante aux fluctuations du marché et qui n’évoluent pas de la même façon, la force d’un placement peut, à tout moment, compenser la faiblesse d’un autre, réduisant ainsi le risque global pour les participants.

Le Rapport 2011 d’analyse comparative sur les régimes de capitalisation, intitulé Le point sur les régimes de capitalisation, parrainé par la Great-West, indique que les FDC et les FRC sont utilisés de plus en plus souvent à titre d’options par défaut aux termes des régimes à cotisations déterminées, passant de 9 % en 2010 à 22 % en 2011. Cette croissance se fait toutefois au détriment des fonds équilibrés pour lesquels on constate une baisse de 44 % à 32 %, et des fonds du marché monétaire, en baisse de 25 % à 17 % 2010 et 2011.

Coup d’œil sur la participation

Ces tendances se reflètent également à l’échelle mondiale. Selon le Sondage mondial Mercer 2009 sur les régimes CD, un sondage réalisé auprès d’employeurs dans 33 pays, l’utilisation des FDC aux termes des régimes s’élevait à 57 % au moment du sondage. Il révélait également que des 80 % des répondants qui offraient un fonds par défaut, 67 % utilisaient un FDC à titre d’option par défaut. Parmi les personnes interrogées, 90 % d’entre elles songeaient à changer leur option par défaut pour un FDC.

Comme nous en avons déjà discuté, l’engagement des participants est un défi de tous les instants pour les répondants de régime, une constatation évidente si on se fit au nombre de participants qui investissent dans une option par défaut. En plus de choisir une option par défaut appropriée, les répondants de régime doivent continuer à sensibiliser les participants et à leur offrir des outils pour les aider à planifier et à prendre des décisions éclairées en fonction de leur style de vie, de leurs connaissances en matière de placement et de leur tolérance au risque, un défi de taille compte tenu du fait que les participants n’ont pas tous les mêmes besoins.

Au moment de choisir des options de placement, il faut tenir compte des facteurs suivants, conformément aux lignes directrices pour les régimes de capitalisation, section 2.2.4 :

  • Quel est l’objectif de votre régime ?
  • Quel est le nombre d’options de placement offertes dans le cadre
    du régime ?
  • Quels sont les frais associés aux options de placement qui vous intéressent ?
  • Avez-vous le temps et les ressources pour passer régulièrement en revue
    les options ?
  • Avez-vous tenu compte de la diversité et des données démographiques des participants à votre régime de capitalisation ?
  • Les options de placement offertes aux participants sont-elles diversifiées ?
  • À quel point les options de placement sont-elles liquides ?
  • Quel est le niveau de risque associé aux options de placement ?


Note : Les totaux ne font pas le compte exact car les chiffres sont arrondis.
Source : Sondage sur les régimes de capitalisation mené par Avantages/Benefits Canada et le Canadian Institutional Investment Network – Rapport 2011 d’analyse comparative sur les régimes de capitalisation

Anthony Cardone, vice-président régional, région de l’Est, Services de retraite collectifs, Great-West.