Les employeurs canadiens utilisant des stratégies de gestion incluant des mesures telles que les cartes-médicaments, les médicaments génériques ou un plafond de frais peuvent réaliser des économies importante au sein de leur régime d’assurance-médicaments.

Un récent sondage, mené par Towers Watson et intitulé 2014 Canadian Health Care Cost survey, révèle que le coût annuel moyen de médicaments par employé actif au sein d’entreprises sans stratégie officielle à cet égard s’élève à 1 124 $. Chez les entreprises ayant implanté une stratégie en bonne et due forme, le total se chiffre à 858 $, soit 24 % ou 266 $ de moins.

L’instauration d’une ou deux mesures réduit même les coûts annuels d’environ 12 %, ou 135 $ par employé.

Christiane Bourassa, conseillère principale, Santé et assurance collective chez Towers Watson à Montréal, indique que « le Canada est un des pays où les médicaments d’ordonnance sont les plus chers du monde – et les prix vont continuer d’augmenter. Toutefois, les résultats du sondage montrent une nette corrélation entre les stratégies de gestion des médicaments que les employeurs peuvent mettre en place et le contrôle des coûts des soins de santé. Il existe un assez grand nombre d’options qui s’offrent aux employeurs, et notre sondage montre que lorsque l’on combine ces options, il en résulte une plus grande efficacité en qui a trait à la gestion des coûts. »

Ledit sondage indique que :

  • les régimes de soins de santé ont connu une hausse de 1,9 % de 2012 à 2013 pour les employés actifs, soit moins que les 2,1 % recensés l’année précédente;
  • la tendance des coûts des médicaments est resté sensiblement la même, à 0,2 % sur l’année;
  • les frais liés aux prestations médicales élargies (massothérapie, soins chiropratiques, service en psychologie, etc.) ont bondi de 4,7 %;
  • les coûts d’assurance en soins dentaires ont grimpé de 2, 9 %.

« L’augmentation du coût des médicaments a été modérée au cours des dernières années, principalement en raison d’une plus grande disponibilité de médicaments génériques à coûts plus bas et d’un nombre limité de nouveaux médicaments d’origine », selon Michèle Boisvert, conseillère principale du secteur Santé et assurance collective de Towers Watson à Montréal.

« Par ailleurs, les employeurs pourraient constater des augmentations à moyen terme en raison de l’utilisation accrue des médicaments coûteux et des médicaments de spécialité, de la croissance du nombre d’employés atteints de troubles médicaux chroniques, et du fait que le gouvernement transfère les coûts aux payeurs privés. »

Comme l’explique Mme Bourassa, « les médicaments plus coûteux ou les médicaments de spécialité sont habituellement utilisés par moins de 5 % des employés, mais peuvent représenter de 15 à 25 % ou plus des dépenses en médicaments totales d’un employeur.»

L’hépatite C, par exemple, attire l’attention des employeurs compte tenu de la prévalence de la maladie et des coûts élevés de traitement. Un traitement de l’hépatite C au moyen d’un médicament de spécialité est efficace pour réduire la charge virale, mais crée des défis budgétaires pour les employeurs, puisque généralement, le coût du nouveau traitement récemment rendu disponible est d’environ 55 000 $ pour une période de 12 semaines. De nouveaux médicaments en cours d’élaboration pourraient faire augmenter les coûts encore davantage.

«Nos prévisions laissent entendre que de nouveaux traitements au moyen de médicaments plus coûteux compteront pour près de 30 % des dépenses des régimes de médicaments d’ici trois à cinq ans », explique Mme Bourassa.

À mesure que la prévalence des médicaments plus coûteux et que les coûts de soins de santé augmenteront, les organisations devront continuer de gérer activement leurs régimes de médicaments afin d’atténuer l’effet sur leurs budgets en avantages sociaux.

Comme l’indique Mme Boisvert, « pour la plupart des organisations, la première étape pour prendre des mesures efficaces de contrôle des coûts sera de passer en revue les demandes de remboursement de médicaments de leur régime afin d’analyser les facteurs influençant les coûts et, à partir de là, les stratégies en santé suivront. »

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