Le gouvernement fédéral cherche à convaincre les jeunes Canadiens de la nécessité de réduire les prestations de retraite publiques, mais demeure silencieux sur l’effet de cette décision sur la pauvreté chez les aînés.

Dans un discours prononcé hier à Toronto, la ministre fédérale des Ressources humaines, Diane Finley, a confirmé que le prochain budget d’Ottawa réformera de façon importante la Sécurité de la vieillesse, un programme qui verse environ 500 $ par mois à 98 % des Canadiens de 65 ans et plus.

À moins que le gouvernement n’agisse rapidement, les plus jeunes devront choisir entre des hausses d’impôt, des déficits importants ou des coupes profondes dans les programmes sociaux, a fait valoir Diane Finley.

Mais Mme Finley n’a pas soufflé mot de l’effet de ces changements sur le portefeuille des aînés les plus démunis, qui dépendent largement de la Sécurité de la vieillesse pour survivre. «Plusieurs personnes âgées dépendent de cet argent», a expliqué Susan Eng du CARP, un groupe de défense des intérêts des aînés. Elle a soutenu que le discours de la ministre l’avait inquiétée quant à l’avenir des aînés démunis.

À plusieurs moments durant son discours, la ministre Finley a appelé les jeunes Canadiens à s’intéresser à l’enjeu, parce qu’il les affectera davantage que les retraités actuels. Le gouvernement Harper a promis que ceux qui reçoivent déjà la Sécurité de la vieillesse et ceux qui sont sur le point de le faire ne seront pas touchés par ces changements.

Alors que certains pays ont augmenté l’âge de la retraite pour mitiger les effets du vieillissement de la population, le Canada a jusqu’à récemment refusé de bouger sur cet élément, a fait valoir Diane Finley. Le premier ministre Stephen Harper a annoncé le mois dernier à Davos, en Suisse, que le régime canadien de retraites devrait subir des réformes majeures pour assurer sa viabilité.