Un nouvel outil en ligne permet aux employeurs canadiens de comparer l’état de la santé mentale de ses employés avec celle des employés des autres joueurs de son industrie. Lancé par Morneau Shepell, Le point sur la santé mentale vise à aider les employeurs du pays à se conformer à nouvelle norme fédérale en matière de santé mentale au travail.

Rappelons que la norme canadienne a été lancée le 16 janvier dernier par la Commission de la santé mentale du Canada, avec la collaboration de l’Association canadienne de normalisation et le Bureau de normalisation du Québec. Son application est volontaire et elle vise à aider les employeurs à rendre leur milieu de travail sain et sécuritaire, en matière de psychologie. La norme énonce donc certaines lignes directrices en ce sens. Il s’agit surtout d’une référence pour les employeurs, qui leur indique quel est le but qu’ils doivent atteindre quant au soutien à la santé mentale dans leur milieu de travail.

« La santé mentale au travail constitue dorénavant un enjeu de première importance. Il ne manquait qu’un outil simple et rapide permettant aux entreprises d’évaluer l’état de la santé mentale dans leur milieu de travail afin de pouvoir le comparer à celui de leurs concurrents et de décider d’engager des dépenses en ce sens », explique Paula Allen, vice-présidente, groupe Recherche et Solutions intégrées chez Morneau Shepell.

Le point sur la santé mentale comprend donc un court questionnaire, auquel doit répondre l’employeur afin d’avoir une évaluation globale de sa situation. Ainsi, l’employeur pourra comparer ses résultats avec la moyenne de son industrie et prendre les mesures nécessaires.

« La première mesure à prendre en ce sens est de comprendre quel est le meilleur moyen d’aider les employés et de préserver leur santé mentale, lance Claudine Ducharme, associée, Services-conseils en santé et en assurance collective chez Morneau Shepell. Une intervention efficace comprendra notamment des séances de sensibilisation du personnel de direction, des formations à l’intention des gestionnaires et une évaluation des besoins de l’organisation. Une organisation qui possède une stratégie et un plan lui permettant d’atteindre ses objectifs à court et à long terme détient forcément un avantage sur ses concurrents, peu importe son secteur d’activité. »

Elle continue en affirmant que bien souvent, les dépenses liées à la santé mentale sont souvent ne sont pas toujours tangibles, parce qu’elles se traduisent par un roulement de personnel, de l’absentéisme, des demandes de prestations d’invalidité ou même des poursuites judiciaires. De plus, ajoute-t-elle, 80 % des employés qui ont eu des problèmes de santé mentale et qui ont été traités affirment, une fois de retour au travail, qu’ils se sentent plus efficaces et plus satisfaits quant à leur emploi. Selon Mme Ducharme, si les employeurs adoptaient des programmes et des politiques quant à la santé et la sécurité psychologiques, ils pourraient être en mesure de réduire les coûts liés à la santé mentale de 15 à 33 %, tout en augmentant le niveau d’engagement de leurs employés.

« Évaluer la situation dans une entreprise et prendre les mesures appropriées porte ses fruits, car les employés s’engagent davantage, les risques diminuent et les opérations se déroulent plus efficacement. Tous ces facteurs contribuent par la suite à rehausser le rendement du capital investi », précise-t-elle.

Selon la Commission de la santé mentale du Canada et Statistique Canada, une personne présentant des problèmes de santé mentale peut coûter jusqu’à 1500 $ par année à son employeur. À l’origine de ses coûts : l’absentéisme, la diminution de la productivité ainsi que l’invalidité à court et long terme. Par exemple, une entreprise comptant 1000 employés pourrait voir les coûts liés à la santé mentale monter jusqu’à 1,5 million de dollars annuellement.