La semaine a démarré sur les chapeaux de roues pour la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui a annoncé lundi des changements majeurs à ses investissements dans Bombardier Transport et le Cirque du Soleil.

Dans la foulée de l’acquisition de Bombardier Transport par Alstom, la Caisse a conclu une entente avec la société française visant la conversion de son investissement actuel dans Bombardier Transport en actions d’Alstom. L’investisseur institutionnel québécois a également annoncé une participation additionnelle de 700 millions d’euros (environ 1 G$ CA) dans le fabricant de matériel ferroviaire.

La Caisse deviendra ainsi le plus grand actionnaire d’Alstom, avec un investissement qui totalisera entre 3,8 G$ et 4 G$ en fonction des conditions de clôture de la transaction. Cela représente environ 18 % de l’ensemble des actions émises par la société. Grâce à ce statut, la Caisse nommera deux représentants au conseil d’administration d’Alstom, ainsi qu’un observateur.

Les actions d’Alstom seront acquises par la Caisse à un prix de 44,45 € (environ 64 $) par action. La valeur de la détention de la Caisse dans Bombardier Transport, qui sera convertie en actions d’Alstom, reflète le rendement annuel de 15 % prévu dans la structure initiale de l’investissement.

« La combinaison des activités de Bombardier Transport avec celles d’Alstom, reconnu pour ses capacités de gestion et d’exécution de projets, vient renforcer le leadership de la société dans la mobilité durable, à l’échelle mondiale, soutient Charles Emond, président et chef de la direction de la Caisse. C’est un investissement dans une société très bien positionnée pour tirer parti de la croissance d’un secteur porteur. Celui-ci s’inscrit aussi directement dans notre stratégie et produira des rendements attrayants pour nos déposants à long terme. »

Dans le cadre de son entente avec la Caisse, Alstom s’est notamment engagé à créer un siège sociale pour les Amériques dans le Grand Montréal, et un nouveau centre de design et d’ingénierie ainsi que de recherche et développement en hautes technologies. Une expansion des activités est aussi prévue pour les sites manufacturiers de La Pocatière et de Sorel-Tracy. Ces engagements seront mis en œuvre durant la première année suivant la clôture de la transaction, qui est prévue dans la première moitié de 2021.

Participation accrue dans le Cirque du Soleil

Le même jour, la Caisse a annoncé avoir augmenté sa participation dans le Groupe Cirque du Soleil en rachetant la participation restante de 10 % de son fondateur, Guy Laliberté.

À l’issue de cet investissement, la Caisse détiendra près de 20 % de l’entreprise. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé. Le gestionnaire de caisses de retraite pourra nommer un deuxième représentant au conseil d’administration de la société, qui en compte 12.

« Nous sommes heureux de renforcer notre présence dans l’actionnariat du Cirque du Soleil,  une marque emblématique du divertissement reconnue à travers le monde, a fait valoir Charles Emond. La Caisse entend continuer d’appuyer le Cirque dans ses projets de développement qui font rayonner la créativité et l’expertise des Québécois, et ce, depuis plusieurs décennies. »

Guy Laliberté demeurera impliqué dans le processus créatif de l’entreprise et y conservera des « intérêts économiques », ces derniers n’ayant pas été précisés.

La firme de placement privé américaine TPG Capital demeure l’actionnaire majoritaire du Groupe Cirque du Soleil en détenant environ 60 % des actions.

Depuis l’arrivée de la Caisse au capital-actions du Cirque du Soleil en 2015, l’organisation a procédé à trois acquisitions qui lui ont permis de diversifier son offre de produits et ses marchés. Le Groupe Cirque du Soleil emploie actuellement plus de 4 900 personnes, dont plus de 1 500 au siège social de Montréal, et présente près d’une cinquantaine de spectacles permanents et en tournée à travers le monde.

CGI rachète une partie de ses actions.

CGI a pour sa part annoncé lundi son intention, de racheter aux fins d’annulation environ 6 millions de ses actions détenues par la Caisse au prix de 99,85 $ par action, une opération qui coûtera à la société de services-conseils en technologie de l’information environ 600 M$.

Le prix de 99,85 $ par action de classe A représente un escompte par rapport au cours de clôture du 14 février en vigueur à la Bourse de Toronto, note CGI dans un communiqué.

La Caisse indique que cette transaction s’inscrit dans le cadre du rééquilibrage périodique de son portefeuille. Une fois la transaction complété, l’investisseur institutionnel demeurera propriétaire d’environ 31,4 millions d’actions de classe A, soit environ 11,9 % du nombre total d’actions de CGI en circulation.

« Encore cette année, CGI continue de produire des résultats supérieurs pour ses actionnaires et cette opération constitue une occasion pour la Caisse de monétiser une partie de notre placement au bénéfice de nos déposants, affirme Charles Emond. La Caisse demeure l’un des principaux actionnaires de CGI et elle compte continuer d’appuyer la croissance et la mondialisation de ce chef de file en technologies de l’information. »