Les modifications proposées par Québec aux règles du régime de retraite des employés de l’État pourraient inciter 10 000 fonctionnaires à quitter leur emploi plus tôt que prévu dans les deux prochaines années.

En ajoutant les 30 000 départs à la retraite déjà prévus, ce sont 40 000 employés de l’État qui quitteront leur fonction d’ici deux ans. Par ailleurs, une hausse de 23 % des demandes d’information concernant les départs à la retraite a été observée à la Commission administrative des régimes de retraite et d’assurances.

« Les mesures proposées par le Conseil du trésor ont clairement pour but de forcer près de 10 000 employés de l’État, bénéficiant d’une riche expérience, à prendre leur retraite plus rapidement et ainsi assurer une marge de manœuvre au gouvernement et à ses politiques austères », affirme Richard Perron, président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

Rappelons que le Conseil du trésor propose de repousser, dès 2017, de 60 à 62 ans l’âge de la retraite et de hausser la pénalité imposée aux employés qui prennent une retraite anticipée. De l’avis du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), le gouvernement n’a pas tiré les leçons des conséquences très néfastes qu’a eues ce type de mesure à la fin des années 90, au nom de l’équilibre budgétaire.

Selon le syndicat, le Conseil du trésor avait lui-même reconnu, en 2012, que les départs massifs à la retraite posaient un sérieux problème de maintien de l’expertise au sein de l’État québécois, car il se classait au 5e rang parmi les choix d’employeurs au Québec.

« D’ici deux ans, près de 40 000 employés de l’État quitteront la fonction publique. Des employés compétents qui partiront avec un bagage professionnel essentiel au bon fonctionnement de l’appareil étatique. À l’heure où l’on prône une rétention de l’expertise au sein de l’État pour éviter les déboires de la sous-traitance, comment M. Coiteux peut-il expliquer vouloir ainsi se délester rapidement de ses éléments les plus expérimentés? », se questionne Richard Perron.

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