Alors que les Canadiens peinent à accumuler une épargne-retraite suffisante, l’Institut C.D. Howe propose d’augmenter les droits de cotisation à 30 % par an.

« Les gens vivent plus longtemps et – ce qui est plus important – les rendements sur les investissements appropriés pour l’épargne-retraite sont très faibles, affirme William Robson, président-directeur général de l’Institut. Cela a pour résultat d’augmenter le coût pour obtenir un niveau donné d’épargne-retraite. »

Pour M. Robson, l’approche de limiter les droits de cotisation aux REER et aux régimes CD à 18 % du salaire annuel ne tient plus la route. Celle-ci part d’une idée de permettre aux participants de régimes de capitalisation de copier un scénario théorique de régime à prestations déterminées.

Or, précise William Robson, l’objectif de l’équivalence entre les régimes PD et de capitalisation empêche plutôt l’atteinte d’une sécurité financière à la retraite, notamment parce qu’on ne tient pas compte du niveau de risque plus élevé pour les participants et des économies d’échelle dont les régimes PD bénéficient pour ce qui est de l’investissement.

Ainsi, un marché baissier aurait des conséquences plus importantes pour les participants de régimes CD, car ceux-ci n’ont pas la possibilité d’augmenter leurs cotisations pour couvrir des pertes.

Le rapport de C.D. Howe suggère donc de hausser les droits de cotisation à au moins 30 % du salaire annuel. Cela permettrait aussi aux personnes qui commencent tard leur épargne-retraite de se rattraper.

Par ailleurs, on préconise que les droits de cotisation non utilisés soient indexés pour l’inflation ou qu’on établisse un taux d’épargne à imposition différée sur toute une vie et indexée pour l’inflation.

Joe Nunes, président d’Actuarial Solutions, a toutefois expliqué à nos collègues de Benefits Canada qu’une hausse des droits de cotisation ne constitue peut-être pas une solution complète. Pour lui, l’occasion d’épargner 30 % du salaire ne sera pas une amélioration utile pour la majorité des travailleurs. « Encore une fois, on met en lumière l’iniquité entre les régimes des secteurs public et privé et le besoin de réduire les promesses [faites aux employés] du secteur public à un niveau abordable. »