Le 27 mai dernier, l’International Foundation présentait sa 11e conférence sur la gestion des caisses de retraite après la crise, à l’École des Hautes Études Commerciales de Montréal, devant plus de 300 personnes de l’industrie. Voici donc le deuxième d’une série de quatre articles sur cette conférence.

Gilles Horrobin, premier gestionnaire principal, Actions, Régimes de retraite de la STM, est venu parler de diversification pour les portefeuilles d’actions.

Après avoir émis certains doutes sur quelques énoncés entendus ou vus dans la dernière année concernant la corrélation entre certaines catégories d’actif, M. Horrobin a conseillé les gestionnaires de caisses de s’en tenir à des solutions simples. Il propose notamment de :
1. Allonger la durée du benchmark obligataire et l’associer d’un portefeuille émergent.
2. Investir dans des portefeuilles d’actions sectorielles.
3. Créer une position minime de titres aurifères afin de contrer l’inflation.
4. Créer des benchmarks équipondérés pour les actions.
5. Répliquer un fonds de couverture interne.

Selon M. Horrobin, il est nécessaire d’apporter une attention spéciale aux Beta qui peuvent varier énormément, dépendamment du moment précis jusqu’où l’on remonte dans le temps. « Il faut aussi lire les petits caractères au bas des prospectus car le choix des indices peut radicalement changer les conclusions », a-t-il ajouté avec quelques bonnes anecdotes à l’appui, lançant même quelques petites pointes à l’endroit de quelques gestionnaires.

Il déplore également que les frais de plusieurs fonds offerts soient exagérés et qu’ils amputent par le fait même une bonne partie des rendements, notamment dans les classes alternatives « Les attentes de rendements des actions sont devenues plus réalistes avec le temps; il faudrait que les attentes envers les produits alternatifs suivent la même tendance », a-t-il ajouté.

M. Horrobin a par ailleurs donné quelques conseils aux gestionnaires de caisses de retraite. Il a insisté longuement sur le processus de sélection des gestionnaires de portefeuille externe. « Il ne faut pas hésité à poser des questions et à aller au-delà des historiques de rendements. Par exemple, il faut savoir si c’est le gestionnaire ou le président de la firme qui prend les décisions d’investissement », a-t-il dit.

À la suite de la crise financière de 2008-2009, il recommande fortement aux caisses de retraite de regarder le rendement moyen des gestionnaires à long terme et d’analyser les performances en détail. Il ne faut pas hésiter de poser les questions aux gestionnaires, quant aux bonifications, la gestion du personnel, la formation et la recherche, ainsi que les coûts de gestion.

M. Horrobin a conclu en disant que la diversification est une bonne idée, mais que d’investir dans n’importe quoi n’est pas une stratégie profitable. Selon lui, les données de corrélations ne valent généralement pas grand chose puisqu’ils changent constamment. « C’est la nature même des marchés financiers », a-t-il renchérit. « Quoiqu’en disent les courtiers et conseillers, les solutions les plus simples sont souvent les meilleures et les moins risquées. Il faut investir dans ses propres ressources en accordant de la formation de haut niveau à votre personnel à l’interne. Cela peut faire toute une différence », a-t-il insisté.