L’inertie des participants est un enjeu auquel fait face l’immense majorité des promoteurs de régimes de retraite à cotisation déterminée (CD).

Reconnaissant la difficulté d’inciter ses employés à s’intéresser aux programmes d’accumulation de capital offerts, Bell utilise depuis quelques mois un modèle de cotisation et de placement par défaut.

Dans le cadre d’un colloque organisé par le conseil régional québécois de l’Association canadienne des administrateurs de régimes de retraite (ACARR) jeudi dernier, Robert Marchessault, directeur, pension et services actuariels à BCE, a présenté l’évolution de la stratégie de la société.

« On veut que nos gens aient assez d’argent à la retraite, a-t-il dit. Or, quand on laissait toute la liberté aux employés, le quart ne cotisait pas et le tiers ne maximisait pas la cotisation de contrepartie. »

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Cotisation déterminée… et automatique?

Depuis le début de l’année, la société a donc adopté une approche « all-in » selon laquelle l’employé doit décider s’il ne veut pas cotiser dans le régime à la hauteur des cotisations établies ou dans un fonds à cycle de vie.

À titre d’exemple, la société a instauré une cotisation minimale de 2 % pour ceux qui ont deux ans de service, sauf indication contraire de leur part.

Alors que le fonds à cycle de vie est devenu le placement par défaut, la stratégie « all in » ne s’applique pas uniquement aux futurs employés. On veut que les participants de longue date se penchent eux aussi sur leurs placements.

« On visait à forcer les gens à agir, explique M. Marchessault. Pour ceux qui ne voulaient pas participer, pour toute raison que ce soit, il y avait assez de temps pour faire les changements. »

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Bell a également modifié le site web des participants pour que la première page montre le profil d’épargne, afin de faciliter l’accès à ces informations clés.

Robert Marchessault a noté que, suite aux changements, 90 % des participants maximisaient la cotisation de l’employeur (par rapport à 70 % avant). En matière d’investissements, 85 % investissent dans un fonds cycle de vie.

La prochaine étape consiste à s’attaquer à la question du décaissement, ajoute-t-il. « Pour obtenir des résultats, l’employeur doit fortement proposer des solutions. Un programme de communication n’y parviendra pas tout seul. »

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