Deux élus montréalais invitent la Ville à revoir les politiques de placement des régimes de retraite de ses employés afin de mettre fin à tout investissement dans l’industrie du tabac.

Les conseillers Marvin Rotrand et Justine McIntyre déposeront une motion lors de la séance du conseil municipal de novembre pour « demander à la commission de la Caisse commune de s’engager à ne pas investir dans l’industrie du tabac », rapporte La Presse.

Puisque la liste des investissements des régimes de retraite des 28 000 employés de la métropole n’est pas publique, les deux conseillers avouent ne pas savoir si les régimes investissent dans des compagnies de tabac. Justine McIntyre, chef du parti Vrai changement pour Montréal, déplore d’ailleurs cette opacité et réclame plus de transparence pour permettre au public de s’assurer que les placements des régimes respectent certains critères éthiques.

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Dans une lettre datée du mois d’août, le président du comité exécutif, Pierre Desrochers, a soutenu que « la Ville ne peut donner des instructions précises relatives aux placements des régimes », puisque ceux-ci sont gérés par les comités de retraite, qui sont indépendants de l’administration municipale.

Or, Marvin Rotrand souligne que Montréal a déjà imposé aux comités de retraite de respecter des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). « Pourquoi ne pas ajouter la santé publique dans ces critères ? », demande-t-il. L’élu soutient qu’en adoptant une telle mesure, Montréal pourrait montrer l’exemple pour les autres villes de la province.

Les deux élus montréalais ont reçu l’appui de Physicians for a Smoke-Free Canada, une organisation ontarienne qui fait campagne pour éliminer les investissements des régimes de retraite dans l’industrie du tabac partout au pays.

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